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452 LE KORAN.  
  1. N’as-tu pas remarqué ceux à qui les entretiens clandestins ont été défendus, et qui reviennent cependant à ce qui leur a été défendu, et qui parlent entre eux péché, inimitié et désobéissance au prophète ? Puis, quand ils se présentent chez toi, ils te saluent en des termes que Dieu ne t’a point accordés[1] et disent en eux-mêmes : Pourquoi Dieu ne nous punit-il pas de ce que nous disons ? Ne t’en inquiète pas. Ce qui leur revient, c’est la géhenne ; ils seront chauffés à son feu. Quel détestable dénouement !
  2. O croyants ! lorsque vous conversez ensemble, que le péché, l’inimitié, la désobéissance aux ordres du prophète, ne soient point le sujet de vos discours ; parlez entre vous justice et crainte de Dieu ; craignez Dieu devant lequel vous serez tous rassemblés.
  3. Les entretiens clandestins viennent de Satan, qui veut vous affliger ; mais il ne saurait vous causer aucun mal, si ce n’est avec la permission de Dieu. Que les croyants donc mettent leur confiance en Dieu.
  4. O croyants ! lorsqu’on vous dit : Faites place dans vos réunions[2], faites place. Dieu vous fera une place immense dans le paradis. Et quand on vous dit : Levez-vous, levez-vous, Dieu élèvera à des degrés éminents ceux qui auront cru parmi vous, et qui auront reçu la science ; car Dieu voit bien ce que vous faites.
  5. O vous qui croyez ! quand vous allez entretenir le prophète en particulier avant de le faire, donnez quelque aumône, cela vous vaudra mieux et sera plus convenable ; mais, si vous n’en avez pas les moyens, Dieu est indulgent et compatissant.
  6. Hésiterez-vous à faire quelque aumône avant de vous entretenir en particulier avec le prophète ? Si vous ne le faites pas, ce que Dieu vous pardonnera, acquittez-vous au moins de la prière, payez l’aumône légale (le tribut), et obéissez à Dieu et à son apôtre. Dieu est instruit de ce que vous faites.
  7. N’as-tu pas remarqué ceux qui ont pris pour ami ce peuple contre lequel Dieu est courroucé[3] ? Ils ne sont de leur parti ni

  1. Mot à mot : avec des paroles autres que celles par lesquelles Dieu te salue. Les commentateurs disent que les hypocrites et les infidèles, au lieu de saluer Mahomet avec ces mots : Es-selam aleïka, paix sur toi, disaient, comme par dérision : Es-sam aleïka, malheur sur toi.
  2. C’est-à-dire, dans les endroits publics, ou dans les maisons, partout où l’on se réunît et où l’on s’assied pour s’entretenir, faites place, écartez-vous, rangez-vous !
  3. Par le peuple contre lequel Dieu est courroucé, Mahomet entend les juifs. Voyez chap. I, vers. 6.