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450 LE KORAN.  
  1. Nous envoyâmes Noé et Abraham, et nous établîmes le don de la prophétie dans leurs descendants, ainsi que le Livre (les Écritures). Tel parmi eux suit la droite voie ; mais la plupart sont des pervers.
  2. Nous envoyâmes sur leurs traces d’autres apôtres, comme Jésus, fils de Marie, à qui nous donnâmes l’Évangile ; nous mîmes dans les cœurs des disciples qui les ont suivis la douleur, la compassion ; la vie monastique, ce sont eux-mêmes qui l’ont inventée[1]. Nous n’avons prescrit que le désir de plaire à Dieu ; mais ils ne l’ont point observé comme ils le devaient. Nous avons donné la récompense à ceux d’entre aux qui ont cru, mais la plupart sont des pervers.
  3. O vous qui croyez ! craignez Dieu et croyez à son apôtre ; il vous donnera deux portions de sa miséricorde ; il vous donnera la lumière, afin que vous marchiez à l’aide d’elle, et il effacera vos péchés, car il est indulgent et miséricordieux ;
  4. Afin que les hommes qui ont reçu les Écritures sachent qu’ils ne disposent d’aucune des faveurs de Dieu, que la grâce de Dieu est toute entre ses mains, et qu’il l’accorde à qui il veut. Dieu est d’une bonté immense.

CHAPITRE LVIII.

LA PLAIDEUSE[2].


Donné à la Mecque. — 22 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. Dieu a entendu les paroles de celle QUI A PLAIDÉ chez toi contre son mari et qui a élevé des plaintes vers Dieu[3]. Il a entendu vos entretiens, car Dieu entend et voit tout.

  1. Mahomet condamne, comme on le voit, la vie monacale ; c’est un aphorisme répété souvent par les musulmans : La rahbaniïeta fil-islami, point de vie monacale dans l’Islam.
  2. Le verset 1 explique l’inscription de ce chapitre. Le mot elmoudjadilè, que nous traduisons par plaideuse, signifie proprement : celle qui soulève une dispute.
  3. Voici à quelle occasion les versets l et 2 ont été révélés. Khaûla fille de Telaba, femme d’un Arabe nommé Aûs Ebn es-Samat, fut répudiée par son mari avec cette formule : « Que ton dos soit désormais pour moi comme le dos de ma mère ; » formule qui entraînait une séparation perpétuelle, et après laquelle on ne pouvait plus reprendre la femme répudiée. Elle vint trouver Mahomet, et lui demanda s’il ne lui était plus permis de rester avec son mari qui, malgré la répudiation, ne la forçait pas de quitter la maison. Sur les observations de Mahomet, que la formule en question impliquait une séparation complète et définitive, la femme désespérée, car elle avait des enfants en bas âge, se retira, et dans ses prières se plaignit à Dieu de son sort. Mahomet revint sur sa décision, et, s’autorisant de la relation contenue dans les versets 1-2, permit de reprendre les femmes répudiées même avec la solennité de ta formule citée plus, haut, en enjoignant toutefois de faire quelque offrande ou quelque œuvre de charité pour expier l’infraction du serment.