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  CHAPITRE II. 41
  1. Ceux qui avalent le produit de l’usure se lèveront au jour de la résurrection comme celui que Satan a souillé de son contact. Et cela parce qu’ils disent : L’usure est la même chose que la vente. Dieu a permis la vente, il a interdit l’usure. Celui à qui parviendra cet avertissement du Seigneur, et qui mettra un terme à cette iniquité, obtiendra le pardon du passé ; son sort dépendra alors de Dieu. Ceux qui retourneront à l’usure seront livrés au feu, où ils demeureront éternellement.
  2. Dieu anéantit l’usure et multiplie avec usure le prix des aumônes. Dieu hait tout homme incrédule et criminel. Ceux qui croient et pratiquent les bonnes œuvres, qui observent la prière et donnent l’aumône, recevront une récompense de leur Seigneur ; la crainte ne descendra point sur eux, et ils ne seront point affligés.
  3. Ô croyants ! Craignez Dieu et abandonnez ce qui vous reste encore de l’usure[1], si vous êtes fidèles.
  4. Si vous ne le faites pas, attendez-vous à la guerre de la part de Dieu et de son envoyé. Si vous vous repentez, votre capital vous reste encore. Ne lésez personne, et vous ne serez point lésés.
  5. Si votre débiteur éprouve de la gêne, attendez qu’il soit plus à son aise. Si vous lui remettez sa dette, ce sera plus méritoire pour vous, si vous le savez.
  6. Craignez le jour où vous retournerez à Dieu, où toute âme sera rétribuée selon ses œuvres ; nul n’y sera lésé.
  7. Ô vous qui croyez ! Lorsque vous contractez une dette payable à une époque fixée, mettez-le par écrit. Qu’un écrivain la mette fidèlement par écrit. Que l’écrivain ne refuse point d’écrire selon la science que Dieu lui a enseignée ; qu’il écrive, et que le débiteur dicte ; qu’il craigne son Seigneur, et n’en ôte pas la moindre chose. Si le débiteur ne jouit pas de ses facultés, s’il est des faibles de ce monde, ou s’il n’est pas en état de dicter lui-même, que son patron (ou son ami) dicte fidèlement pour lui. Appelez deux témoins choisis parmi vous ; si vous ne trouvez pas deux hommes, appelez en un seul et deux femmes parmi les personnes habiles à témoigner, afin que, si l’une oublie, l’autre puisse rappeler le fait. Les témoins ne doivent pas refuser de faire leurs dépositions toutes les fois qu’ils en seront requis. Ne dédaignez point de mettre par écrit une dette, qu’elle soit petite ou grande, en indiquant le terme du payement. Ce procédé est plus juste devant

  1. C’est-à-dire, faites remise entière de ce que vos débiteurs vous devront à titre d’intérêt.