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  CHAPITRE XL. 385
    Égypte) ; mais qui nous défendra contre la colère de Dieu si elle nous atteint ? Je ne vous fais voir, répondit Pharaon, que ce que je vois moi-même, et je vous guide sur un chemin droit.
  1. L’homme croyant leur dit alors : O mon peuple ! je crains pour vous le jour pareil au jour des partis[1],
  2. Le jour pareil à celui du peuple de Noé, d’Ad et de Thémoud,
  3. Et de ceux qui leur succédèrent. Dieu cependant ne veut point opprimer ses serviteurs.
  4. O mon peuple ! je crains pour vous le jour où les hommes s’appelleront les uns les autres[2],
  5. Le jour où vous serez forcés de rebrousser chemin et refoulés dans l’enfer. Vous n’aurez alors personne qui vous protège contre Dieu ; car celui que Dieu égare, qui lui servira de guide ?
  6. Joseph était déjà venu au milieu de vous, accompagné de signes évidents ; mais vous n’avez cessé de douter de leur vérité, jusqu’au moment où il mourut. Vous disiez alors : Dieu ne suscitera plus de prophète après sa mort. C’est ainsi que Dieu égare les transgresseurs et ceux qui doutent.
  7. Ceux qui disputent sur les miracles de Dieu sans avoir reçu aucun argument à l’appui, s’attirent une grande haine de Dieu et des croyants. Dieu imprime un sceau sur le cœur de tout homme orgueilleux et violent.
  8. Pharaon dit à Haman : Construis-moi un palais pour que je puisse atteindre ces régions,
  9. Les régions du ciel, et que je monte auprès du Dieu de Moïse, car je le crois menteur.
  10. C’est ainsi que les actions criminelles de Pharaon parurent belles à ses yeux ; il fut repoussé du bon chemin, et les machinations de Pharaon furent mises au néant.
  11. L’homme croyant parmi les Égyptiens leur disait : O mon peuple ! suivez mes conseils, je vous conduirai sur la route droite.
  12. O mon peuple ! la vie de ce monde n’est qu’un usufruit ; celle de l’autre est une demeure durable.
  13. Quiconque aura fait le mal ne recevra eu retour que le mal ; quiconque aura fait le bien (qu’il soit homme ou femme) et qui

  1. Le mot elahzab, pluriel de hizb, que nous traduisons par partis, et qui est rendu dans d’autres traductions par confédérés, s’applique dans le Koran aux anciennes peuplades de l’Arabie, telles qu’Ad, Thémoud, etc., et, du temps de Mahomet, aux diverses tribus qui formaient des alliances temporaires.
  2. C’est le jour du jugement dernier, où les méchants s’appelleront les uns les autres, soit pour s’accuser réciproquement, soit pour invoquer te secours les uns des autres.