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370 LE KORAN.  
  1. Les Thémoudites, le peuple de Loth, les habitants de la forêt (de Madian), ont agi de la même manière : ils formaient un parti hostile aux envoyés de Dieu.
  2. Tous ceux qui avaient traité nos apôtres d’imposteurs, mon châtiment vint les en punir.
  3. Qu’attendent-ils donc (les Mecquois) ? Est-ce un seul cri qui partira du ciel et qui les saisira sans leur donner de répit ?
  4. Ils disent : Seigneur ! donne-nous donc au plus tôt ce qui nous revient, et avant le jour du compte.
  5. — Souffre avec patience leurs discours, ô Mohammed ! et rappelle-toi notre serviteur David, homme puissant, et qui revenait souvent à nous.
  6. Nous avons assujetti les montagnes à célébrer nos louanges avec lui, au soir et au lever du soleil ;
  7. Et les oiseaux aussi, qui se rassemblaient autour de lui et qui revenaient souvent à lui.
  8. Nous affermîmes son empire. Nous lui donnâmes la sagesse et l’habileté à trancher les différends.
  9. Connais-tu l’histoire de ces deux plaideurs qui, ayant franchi le mur, se présentèrent dans l’oratoire[1] ?
  10. Quand ils se présentèrent devant David, il fut saisi de frayeur en les voyant. Ne crains rien, lui dirent-ils. Nous sommes deux adversaires. L’un de nous a agi iniquement envers l’autre. Prononce entre nous comme la justice l’exige, sans partialité, et dirige-nous sur le chemin le plus égal.
  11. Celui-ci est mon frère ; il avait quatre-vingt-dix-neuf brebis, et moi je n’en avais qu’une. Il me dit un jour : Donne-la-moi à garder. Il me l’a ravie, et il a prévalu contre moi dans la dispute.
  12. David lui répondit : Il a commis une injustice à ton égard en te demandant une brebis pour rajouter aux siennes ; un grand nombre d’hommes qui s’associent abusent les uns des autres ;

  1. Les mots arabes du texte peuvent signifier aussi la séparation du discours, ’ c’est-à-dire l’éloquence qui sait choisir ses expressions et produire de l’effet. Cependant, ce qui suit dans le verset 20 autorise à traduire comme nous l’avons fait. Les deux plaideurs étaient deux anges qui feignirent d’en appeler au jugement de David ; en réalité, c’était pour lui faire sentir ses propres péchés. L’étonnement et la frayeur de David venaient de ce que, ayant partagé ses heures entre ses différentes occupations, il consacrait une partie de la journée à la prière ou à ses affaires, et ne recevait personne. Or, c’est à cette heure de la journée que les plaideurs se présentèrent.