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  CHAPITRE XXXIII. 339
  1. Les fidèles subissaient alors une rude épreuve ; ils tremblaient d’un tremblement violent.
  2. Lorsque les hypocrites et ceux dont le cœur est atteint d’une maladie disaient : Dieu ne nous a fait qu’une vaine promesse,
  3. Lorsqu’une partie d’entre eux disaient : O habitants de Iathrib[1] ! il n’y a point ici d’asile pour vous ; retournez plutôt chez vous, une partie d’entre vous demandèrent au prophète la permission de se retirer, en disant : Nos maisons sont sans défense ; non, elles n’étaient pas sans défense, mais ils ne voulaient que s’enfuir.
  4. Si dans cet instant l’ennemi fût entré dans Iathrib, si on leur eût demandé de faire du désordre et de combattre les croyants, ils s’y seraient livrés ; mais dans ce cas ils n’y seraient restés que très-peu de temps.
  5. Et cependant ils avaient précédemment promis à Dieu de na point tourner le dos. Or le pacte conclu avec Dieu est une chose dont on demande compte.
  6. Dis : La fuite ne vous servira de rien. Si vous avez échappé à la mort ou au carnage à la guerre, vous ne jouirez de la vie que peu de temps.
  7. Dis : Quel est celui qui vous donnera un abri contre Dieu, s’il veut vous affliger d’un malheur, ou s’il veut vous témoigner sa miséricorde ? Vous ne trouverez contre lui ni patron ni protecteur.
  8. Dieu connaît bien ceux d’entre vous qui empêchent les autres de suivre le prophète, qui disent à leurs frères : Venez à nous, et qui ne montrent à l’attaque qu’une ardeur médiocre.
  9. C’est par avarice à votre égard[2] ; lorsque la peur s’empare d’eux, tu les vois chercher du secours, et rouler les yeux comme celui qu’environnent les ombres de la mort. Que la frayeur passe, tu verras comme ils t’assailliront de leurs langues acérées, avares qu’ils sont des biens qui tous attendent. Ces hommes n’ont pas de foi. Dieu rendra leurs œuvres nulles. Cela lui est facile.
  10. Ils s’imaginaient que les confédérés ne s’éloigneraient pas ; si les confédérés revenaient pour la seconde fois, ils désireraient

  1. Médine s’appelait autrefois Iathrib. Depuis que Mahomet en a fait le siège de son pouvoir, on l’a nommée Medinet en-Nebi, ville du prophète, et puis simplement el-Medinè (la ville).
  2. C’est-à-dire, ils sont avares de leurs personnes, ou bien ils verraient avec peine qu’une partie du butin vous échût.