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338 LE KORAN.  
  1. Appelez vos fils adoptifs du nom de leurs pères, ce sera plus équitable devant Dieu. Si vous ne connaissez pas leurs pères, qu’ils soient vos frères en religion et vos clients ; il n’y aura pas de péché si vous vous trompez à cet égard ; mais ce sera un péché si vous le faites de propos délibéré. Dieu est plein de bonté et de miséricorde.
  2. Le prophète est plus proche des croyants qu’ils ne le sont eux-mêmes[1] ; ses femmes sont leurs mères. Selon le livre de Dieu, les hommes liés entre eux par les liens du sang sont plus proches les uns des autres que les autres croyants et les Mohadjers[2] ; mais le peu de bien que vous ferez à vos amis sera inscrit dans le Livre.
  3. Souviens-toi que nous avons contracté un pacte avec les prophètes et avec toi, avec Noé, et Abraham, et Moïse, et Jésus, fils de Marie ; nous avons formé une alliance solide,
  4. Afin que Dieu puisse interroger les hommes véridiques sur leur véracité[3] ; car il a préparé un châtiment terrible pour les infidèles.
  5. O croyants ! souvenez-vous des bienfaits de Dieu envers vous, lorsque des armées fondaient sur vous, et lorsque nous envoyâmes un vent et des armées invisibles, car Dieu voit ce que vous faites.
  6. Alors les ennemis vous assaillaient d’en haut et d’en bas[4] ; alors vos yeux s’égaraient, et les cœurs vous remontaient déjà à la gorge[5] ; alors vous aviez sur Dieu toute sorte de pensées[6].

  1. Mot à mot : le prophète est plus proche des croyants que leurs âmes, mas ici le mot âme (nafs) est dans le sens de : soi-même, personne, individu.
  2. Les Mohadjers sont ceux qui avaient émigré de la Mecque. Ce verset abroge ceux du chapitre VIII, où les Mohadjers et les Ansars (auxiliaires de Médine) sont désignés comme héritiers les uns des autres, à l’exclusion des autres parents alors idolâtres encore.
  3. C’est-à-dire, jusqu’à quel point ils se sont acquittés de leur mission et ont rempli leurs engagements envers Dieu.
  4. Il s’agit ici de l’engagement qui eut lieu sous les murs de Médine, où une partie des forces ennemies était au haut et une autre au bas de la vallée.
  5. C’est une locution figurée propre à la langue arabe, pour exprimer l’état d’angoisse causé par la frayeur qui suffoque.
  6. Vous l’accusiez déjà de vous avoir trahis abandonnés.