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  CHAPITRE XXVII. 309
  1. Tu ne saurais rien faire entendre aux morts : tu ne saurais faire entendre aux sourds l’appel à la vérité, quand ils te tournent le dos.
  2. Tu n’es point le guide des aveugles pour les prémunir contre l’égarement. Tu ne saurais te faire écouter, excepté de ceux qui ont cru à nos signes et qui se résignent à la volonté de Dieu.
  3. Lorsque la sentence prononcée contre eux sera près de recevoir son exécution, nous ferons sortir de la terre un monstre[1] qui leur criera : En vérité, les hommes n’ont point cru fermement à nos miracles.
  4. Un jour nous rassemblerons ceux qui ont traité nos signes de mensonges ; ils seront divisés par troupes.
  5. Jusqu’à ce qu’ils paraissent devant Dieu, qui leur dira : Avez-vous traité de mensonges mes signes faute de les avoir pu comprendre, ou aviez-vous un autre motif d’en agir ainsi ?
  6. La sentence sera exécutée en punition de leur impiété, et ils ne prononceront pas un seul mot.
  7. Ne voyaient-ils pas que nous avons établi la nuit comme temps de repos, et le jour clair pour le travail ? Certes, il y a dans ceci des signes pour un peuple qui croit fermement.
  8. Au jour où l’on sonnera la trompette, tout ce qui sera dans les cieux et sur la terre sera saisi d’effroi, à l’exception de ceux que Dieu voudra en délivrer. Tous les hommes viendront se prosterner devant lui.
  9. Tu verras les montagnes, que tu crois solidement fixées, marcher comme marchent les nuages. Ce sera l’ouvrage de Dieu, qui dispose savamment toutes choses. Il est instruit de toutes vos actions.
  10. Quiconque se présentera avec des bonnes œuvres, en retirera les avantages. Ceux-là seront à l’abri de toute frayeur.

  1. Le monstre, la bête dont il est question dans ce verset s’appelle en arabe eldjassaça, l’espion. Les commentateurs donnent des détails sur la grandeur et la forme de la bête, détails qu’ils font remonter soit à Mahomet, soit à Ali, soit à Abou Horeïra, compagnon du prophète. Ainsi, le monstre doit avoir soixante coudées de long ; il a la tête du taureau, les yeux du porc, les oreilles de l’éléphant, les cornes du cerf, le cou de l’autruche, le poitrail du lion, la queue du bélier, les pieds du chameau. On ne saurait l’atteindre dans sa marche, ni échapper à sa poursuite. Il sortira, d’après la tradition, d’une des grandes mosquées. Ce monstre doit porter le bâton de Moïse et le sceau de Salomon ; partout sur son passage il marquera les hommes de l’un ou de l’autre. Ceux qui seront touchés du bâton de Moïse auront le visage éclatant de blancheur, ce sont les bons ; ceux qui porteront l’empreinte du sceau, auront le visage noir, ce sont les réprouvés.