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  CHAPITRE II. 27
    un avantage. Avant tant, il est bien que vous observiez le jeûne si vous connaissez la loi.
  1. La lune de Ramadan, dans laquelle le Koran est descendu d’en haut pour servir de direction aux hommes, d’explication claire des préceptes, et de distinction entre le bien et le mal, c’est le temps qu’il faut jeûner. Quiconque aura aperçu cette lune se disposera aussitôt à jeûner. Celui qui sera malade ou en voyage jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Dieu veut votre aise, il ne veut pas votre gêne. Il veut seulement que vous accomplissiez le nombre voulu, et que vous le glorifiiez de ce qu’il vous dirige dans la droite voie ; il veut que vous soyez reconnaissants.
  2. Lorsque mes serviteurs te parleront de moi, je serai près d’eux, j’exaucerai la prière du suppliant qui m’implore ; mais qu’ils m’écoutent, qu’ils croient en moi, afin qu’ils marchent droit.
  3. Il vous est permis de vous approcher de vos femmes dans la nuit du jeûne. Elles sont votre vêtement et vous êtes le leur[1]. Dieu sait bien que vous vous trompez vous-mêmes[2]. Il est revenu à vous et vous a pardonné. Voyez vos femmes dans le désir de recueillir les fruits qui vous sont réservés. Il vous est permis de manger et de boire jusqu’au moment où vous pourrez déjà distinguer un fil blanc d’un fil noir. À partir de ce moment, observez strictement le jeûne jusqu’à la nuit. Pendant ce temps n’ayez aucun commerce avec vos femmes ; passez-le plutôt en actes de dévotion dans les mosquées. Telles sont les limites de Dieu[3]. N’en approchez point, de peur de les, franchir. C’est ainsi que Dieu développe ses signes[4] aux hommes, afin qu’ils le craignent.
  4. Ne dévorez pas entre vous vos richesses en les dépensant en choses vaines[5] ; ne les portez pas non plus aux juges dans le but de consumer injustement le bien d’autrui. Vous le savez.

  1. Selon les commentateurs, cette expression signifie : vous vous rendez des services mutuels ; ou bien : vous cachez un secrets les uns des autres ; ou bien : en vous embrassant vous êtes comme un vêtement l’un pour l’autre.
  2. Mot à mot : Que vous agissez en traîtres envers vous-mêmes, c’est-à-dire que voue finissez toujours par éluder les préceptes.
  3. Limites de Dieu, c’est-à-dire limites, barrières que Dieu a posées autour de sa loi : de là le mot limite, en arabe hadd, pluriel hodoud, se prend pour prescription de la loi ; cette expression rappelle celle de sepes legis, appliquée aux lois de Moïse.
  4. Ou versets du Koran.
  5. Ceci s’applique aux jeux de hasard, aux gageures, aux cadeaux à l’aide desquels on corrompt les juges.