Page:Le Koran (traduction de Kazimirski).djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
  CHAPITRE XVIII. 231
  1. Lorsque ces jeunes gens s’y furent retirés, ils s’écrièrent : Seigneur ! Accorde-nous ta miséricorde, et assure-nous la droiture dans notre conduite.
  2. Nous avons frappé leurs oreilles de surdité dans la caverne pendant un certain nombre d’années.
  3. Nous les réveillâmes ensuite pour voir qui d’entre eux saurait mieux compter le temps qu’ils y étaient restés.
  4. Nous te racontons leur histoire en toute vérité. C’étaient des jeunes gens qui croyaient en Dieu, et auxquels nous avions ajouté encore des moyens de suivre la droite voie.
  5. Nous fortifiâmes leurs cœurs, lorsque, amenée devant le prince[1], ils se levèrent, et dirent : Notre Maitre est le maitre des cieux et de la terre ; nous n’invoquerons point d’autre Dieu que lui, autrement nous commettrions un crime.
  6. Nos concitoyens adorent d’autres divinités que Dieu ; Peuvent-ils nous montrer une preuve évidente en faveur de leur culte ? Et qui est plus coupable que celui qui a forgé un mensonge sur le compte de Dieu ?
  7. Ils se dirent alors l’un a l’autre : Si vous les quittiez, ainsi que les idoles qu’ils adorent à côté de Dieu, et si vous vous retiriez dans une caverne, Dieu vous accorderait sa grâce et disposerait vos affaires pour le mieux.
  8. Tu aurais vu le soleil, quand il se levait, passer à droite de l’entrée de la caverne, et, quand il se couchait, s’en éloigner à gauche ; Et ils se trouvaient dans un endroit spacieux de la caverne. C’est un des signes de Dieu. Celui-là est bien dirigé que Dieu dirige ; mais celui que Dieu égare, on ne saurait lui trouver ni patron ni guide.
  9. Tu aurais cru qu’ils veillaient, et cependant ils dormaient ; Nous les retournions tantôt à droite et tantôt à gauche ; et leur chien était couché, les pattes étendues, à l’entrée de la caverne. Si, arrivé à l’improviste, tu les avais vus dans cet état, tu t’en serais détourné et tu te serais enfui, tu aurais été transi de frayeur.
  10. Nous les éveillâmes ensuite, afin qu’ils s’interrogeassent

  1. Les Sept-Dormants dont il est question ici devaient être des jeunes gens de bonne famille d’Éphèse, sous le règne de l’empereur Decius, que les commentateurs appellent à tort Decianus.