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  CHAPITRE XVII. 227
  1. Si nous ne t’avions raffermi dans la foi, tu aurais cédé ; car tu penchais déjà un peu vers eux.
  2. Alors nous t’aurions fait éprouver les malheurs de la vie et ceux de la mort, et tu n’aurais point trouvé d’assistance contre nous.
  3. Peu s’en est fallu que les infidèles ne t’aient fait abandonner ce pays pour t’en chasser. Oh ! alors, ils n’y auraient pas demeure longtemps après ton éloignement.
  4. C’est la voie qu’ont suivie nos apôtres envoyés avant toi. Tu ne saurais trouver de variations dans nos voies[1].
  5. Acquitte-toi de la prière au moment où le soleil décline jusqu’à l’entrée des ténèbres de la nuit. Fais aussi une lecture à l’aube du jour ; la lecture de l’aube du jour n’est pas sans témoins[2].
  6. Et dans la nuit, consacre tes veilles à la prière. Ce sera pour toi une œuvre surérogatoire. Il se peut que Dieu t’élève dans ces veilles une place glorieuse[3].
  7. Dis : Seigneur, fais-moi entrer d’une entrée favorable, et fais-moi sortir d’une sortie favorable[4], et accorde-moi une puissance protectrice.
  8. Dis encore : La vérité parut, et le mensonge s’est évanoui ; le mensonge est destiné à s’évanouir.
  9. Nous envoyons dans le Koran la guérison et la grâce aux fidèles. Quant aux injustes, il ne fera que mettre le comble à leur ruine.
  10. Quand nous accordons quelque bienfait à l’homme, il se détourne de nous et se met à l’écart. Lorsqu’un malheur vient l’atteindre, il se désespère.
  11. Dis : Chacun agit à sa manière ; mais Dieu sait qui est celui qui suit le chemin le plus droit.

  1. Le mot sonnet, sonna, que nous traduisons ici par voie, signifie au figuré : usage, coutume et tradition.
  2. Les mots du texte sont : la lecture de l’aube du jour est vue, ou se fait en présence de témoins. On entend par là que les anges en sont témoins.
  3. Il est à remarquer que c’est dans ce genre de veilles que les hommes adonnés à la vie spirituelle, parmi les musulmans, éprouvent leurs extases et les manifestations de Dieu. On emploie, dans le langage de ces hommes, le mot mekam, place, pour un des degrés de ce rapprochement de Dieu ; et nul doute que cette acception ne lui soit venue du passage qui nous occupe.
  4. On peut entendre ceci soit comme une prière à Dieu, pour qu’il accorde à l’homme une mort et une résurrection désirée, soit, en supposant qu’il s’agit ici de Mahomet, pour que Dieu lui accorde la libre entrée à la Mecque et la faculté d’en sortir libre.