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  CHAPITRE IX. 149
  1. Puis Dieu fit descendre sa protection sur son apôtre et sur les fidèles ; il fit descendre des armées invisibles pour vous, et il châtia ceux qui ne croyaient pas. C’est la rétribution des infidèles.
  2. Après cela, Dieu reviendra à ceux qu’il voudra, car il est indulgent et miséricordieux.
  3. O croyants ! Ceux qui associent (d’autres divinités à Dieu) sont immondes ; cette année expirée, ils ne doivent point s’approcher de l’oratoire sacré. Si vous craignez l’indigence[1], Dieu vous rendra riches par les trésors de sa grâce. Il est sage et savant.
  4. Faites la guerre à ceux qui ne croient point en Dieu ni au jour dernier, qui ne regardent point comme défendu ce que Dieu et son apôtre ont défendu, et à ceux d’entre les hommes des Écritures qui ne professent pas la croyance de la vérité. Faites-leur la guerre jusqu’à ce qu’ils payent le tribut, tous sans exception, et qu’ils soient humiliés[2].
  5. Les juifs disent : Ozaïr est fils de Dieu[3]. Les chrétiens disent : Le Messie est fils de Dieu. Telles sont les paroles de leurs bouches, ils ressemblent en les disant aux infidèles d’autrefois. Que Dieu leur fasse la guerre[4]. Qu’ils sont menteurs !
  6. Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines, et le Messie fils de Marie, plutôt que Dieu, pour leurs seigneurs[5] ; et cependant il ne leur a été ordonné que d’adorer un seul Dieu, hormis

  1. À cause des pertes que vous éprouverez en cessant des relations de commerce avec ceux qui viennent à la Mecque.
  2. Ce passage établit une différence entre les idolâtres qui doivent être exterminés, et les peuples qui ont par-devers eux quelque livre sacré. Du temps de Mahomet on y joignait les mages, adorateurs du feu, comme ayant aussi quelques livres sacrés. Quant aux mots : tous sans exception, c’est une explication que nous hasardons, à la place de celle de leurs propres mains (`an yedin) du texte que les commentateurs interprètent différemment. Les uns croient que ces mots veulent dire : de leurs propres mains, et non pas par l’entremise d’un tiers ; d’autres pensent que ces mots veulent dire : par les riches seulement, explications toutes peu satisfaisantes. Peut-être les mots : tous sans exception, s’appliquent-ils mieux à un impôt perçu par tète, par main, à une capitation enfin.
  3. Ozaïr est le même qu’Esdras. C’est cet homme, disent les commentateurs, que Dieu avait fait mourir, et qu’il ressuscite au bout de cent ans. Ozaïr ressuscité récita aux juifs tout le Pentateuque qu’il savait par cœur avant de mourir, ce qui fit dire aux juifs que, pour le faire, il fallait qu’il fût fils de Dieu.
  4. Ou que Dieu les combatte, formule de malédiction.
  5. Ceci est sans doute une allusion au titre rabbi, seigneur, que les juifs donnaient à leurs docteurs, et les chrétiens à leurs prêtres. Chez les Arabes, depuis Mahomet, ce mot ne saurait s’appliquer qu’à Dieu seul.