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  CHAPITRE VIII. 145
    ment[1], vous auriez expié ce que vous avez pris par un châtiment douloureux[2].
  1. Nourrissez-vous des biens licites enlevés aux ennemis, et craignez le Seigneur. Il est clément et miséricordieux.
  2. Ô prophète ! Dis aux captifs qui sont entre vos mains : Si Dieu voit de la droiture dans vos cœurs, il vous donnera des richesses plus précieuses que celles qu’on vous a enlevées, et il vous pardonnera, parce qu’il est clément et miséricordieux.
  3. Mais s’ils (les captifs) veulent être perfides ; or ils avaient déjà été perfides envers Dieu[3] ; tu sais que Dieu te les a livrés, et Dieu est savant et sage.
  4. Les croyants qui auront abandonné leurs foyers pour combattre de leurs biens et de leurs personnes dans la voie de Dieu, ceux qui ont donné asile au prophète et l’ont assisté dans ses œuvres, seront regardes comme parents les uns des autres. Ceux qui ont cru, mais qui n’ont point émigré, ne seront point compris dans vos relations de parenté, jusqu’à ce qu’eux aussi ils aient quitté leurs foyers. Mais, s’ils implorent votre appui à cause de la foi, vous le leur accorderez, à moins que ce ne soit contre ceux qui sont vos alliés. Le Très-Haut voit vos actions.
  5. Les infidèles se prêtent une assistance mutuelle. Si vous n’agissez pas de même, le désordre et de grands maux envahiront le pays.
  6. Ceux qui ont cru et quitté leurs foyers pour combattre dans la voie de Dieu, ceux qui ont donné asile au prophète et l’ont assisté, ceux-là sont les véritables croyants. Le pardon du Seigneur et des bienfaits généreux leur reviennent de droit.
  7. Ceux qui ont cru et émigré depuis, et qui combattent dans la voie de Dieu, font partie de votre communauté. Mais les hommes unis par les liens du sang sont plus proches les uns des autres : Voilà ce qui est écrit dans le livre de Dieu, et Dieu sait toutes choses[4].

  1. C’est·à-dire, si Dieu n’avait pas autorisé précédemment (en termes généraux) la rançon des captifs.
  2. C’est à dire, la rançon des captifs pris au combat de Bedr. Après le combat de Bedr, on amena devant Mahomet soixante-dix prisonniers. Quelques musulmans zélés opinaient pour la mort ; mais, comme il se trouvait parmi les captifs des parents de Mahomet, on les relâche moyennant une rançon. À la suite de cet acte de faiblesse, que certaines révélations antérieures semblaient autoriser, Mahomet en reçut une qui condamnait l’élargissement des captifs.
  3. Comme infidèles, virtuellement toujours en état de trahison envers Dieu.
  4. Ce passage a été révélé pour fixer les rapports légaux entre les Arabes ; il arrivait que les compagnons de Mahomet et ceux qui avaient émigré héritaient les uns des autres au préjudice des parents.