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  CHAPITRE VIII. 139
  1. Souviens-toi du moment on Dieu te fit sortir de ta demeure[1] pour la mission de la vérité, et qu’une partie des croyants ne te suivait qu’à contre-cœur ;
  2. Qu’on se mit à discuter avec toi sur la vérité qui avait déjà clairement apparu ; ils ne te suivaient qu’à contre-cœur, comme si on les eût conduits à la mort, comme s’ils la voyaient de leurs yeux[2].
  3. Le Seigneur vous avait promis que l’une des deux troupes vous serait livrée ; vous désirâtes que ce ne fut pas la plus forte. Le Seigneur cependant a voulu prouver la vérité de ses paroles, et exterminer jusqu’au dernier des infidèles,
  4. Pour établir la vérité et anéantir le mensonge, dussent les coupables en concevoir du dépit.
  5. Lorsque vous implorâtes l’assistance du Très-Haut, il vous exauça. Je vous appuierai, dit-il, de dix mille anges se succèdent sans intervalle.
  6. Il vous fit cette promesse afin de porter dans vos cœurs la joie et la confiance. Tout Secours vient de Dieu, car il est puissant et sage.
  7. Souvenez vous de ce moment où, en signe de sécurité de sa part, il vous enveloppa dans le sommeil, ou il fit descendre l’eau du ciel pour vous purifier, pour éloigner de vous l’abomination de Satan, pour lier vos cœurs par la foi et affermir vos pas[3].
  8. Il dit alors aux anges : le serai avec vous. Allez affermir les croyants. Moi, je jetterai la terreur dans le cœur des infidèles. Et vous, frappez-les sur les nuques et sur les extrémités des doigt[4].

  1. De Médine, où Mahomet s’était fixé depuis sa fuite de la Mecque.
  2. Ceci se rapporte au premier combat de Bedr. Mahomet avait appris qu’une caravane de Koreïchites revenait, chargée de marchandises, de Syrie à la Mecque et il conçut le projet de l’attaquer. La caravane, de son côté, craignant sur sa route une attaque de Mahomet, envoya à la Mecque demander une escorte, et prit, en attendant, la route la plus rapprochée de la mer. Les Mecquois, au nombre d’environ mille hommes, se dirigèrent à la rencontre de la caravane. Ce fut alors que les avis se partagèrent dans le camp de Mahomet : les uns jugeaient qu’il était plus avantageux de se jeter sur la caravane ; d’autres qu’il fallait frapper un grand coup, et, malgré en disproportion des forces, attaquer les Mecquois. Mahomet cherchait a donner du courage aux siens en leur promettant l’assistance divine.
  3. Avant le combat, les mahométans occupaient un terrain aride et dépourvu d’eau. Ils en tiraient un mauvais augure pour le succès de leur entreprise. Satan exploitait cette situation dans leurs songes, et cherchait à ébranler leur foi. Dans la nuit, Dieu envoya une pluie abondante pour les désaltérer et les purifier.
  4. Frapper sur les extrémités des doigts, signifie faire administrer une correction.