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124 LE KORAN.  
  1. Vous étonnez-vous de ce que la parole de votre Seigneur vous arrive par un homme d’entre vous, chargé de vous exhorter à craindre Dieu, afin que vous éprouviez sa miséricorde ?
  2. Mais ces hommes le traitèrent d’imposteur. Nous avons sauvé lui et ceux qui l’ont suivi dans un vaisseau, et nous avons noyé ceux qui ont traité nos signes de mensonges. C’était un peuple d’aveugles.
  3. Nous avons envoyé auprès des gens d’Ad l’un d’entre eux[1], Houd. Celui-ci leur disait de même : O mon peuple ! Adore Dieu, et n’adore point d’autres divinités que lui. Ne craignez-vous pas le Seigneur ?
  4. Ceux des grands qui étaient incrédules lui disaient : Nous voyons que tu es dans une aberration d’esprit ; et, en vérité, nous croyons que tu n’es qu’un imposteur.
  5. Ô mon peuple ! Leur dit Houd, ce n’est point de l’aberration d’esprit ; loin de la, je suis l’envoyé de Dieu, maître de l’univers.
  6. Je vous annonce les commandements de Dieu ; je suis votre conseiller sincère et fidèle.
  7. Vous étonnez-vous de ce que la parole de votre Seigneur vous arrive par un d’entre vous chargé de vous exhorter ? Rappelez-vous qu’il vous a fait succéder au peuple de Noé, qu’il vous a donné une taille gigantesque[2]. Souvenez-vous des bienfaits de Dieu, afin que vous soyez heureux.
  8. Es-tu venu, lui dirent-ils, pour nous faire adorer un seul Dieu et abandonner les divinités de nos pères ? ’Fais donc que tes menaces s’accomplissent, si tu es sincère.
  9. Bientôt, reprit-il, la vengeance et la colère de Dieu vont fondre sur vous. Disputerez-vous avec moi sur les noms que vous et vos pères avez donnés aux divinités, au sujet desquelles Dieu ne vous a accordé aucun pouvoir ? Attendez seulement, et moi j’attendrai aussi avec vous.
  10. Par l’effet de notre miséricorde, nous sauvâmes Houd et ceux qui l’ont suivi, et nous exterminâmes jusqu’au dernier ceux qui avaient traité nos signes de mensonges, et qui ne croyaient pas.

  1. Mot à mot : Leur frère, pour leur concitoyen.
  2. Mot à mot : qu’il vous a ajouté de l’ampleur quant à votre visage. Le peuple d’Ad, selon la tradition, qui a longtemps eu cours en Arabie, était remarquable par sa taille gigantesque. Quelques auteurs mahométans (et nous ne citerons ici que le savant et judicieux Ebn Khaldoun) font cependant observer que les habitations de cette peuplade, dont on voit encore des traces, n’ont rien qui fasse conclure à cette prétendue taille gigantesque, et qu’elles ne dépassent pas les proportions des édifices des autres peuples.