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122 LE KORAN.  
    l’Elaraf[1] se tiendront des hommes qui connaîtront chacun à sa marque distinctive ; ils crièrent aux habitants du jardin : La paix soit avec vous ! Ils (les reprouvés} n’y entreront pas, bien qu’ils le désirent ardemment.
  1. Et lorsque leurs regards se tourneront vers les habitants du feu, ils s’écrieront : O notre Seigneur ! Ne nous place pas avec les injustes.
  2. Ceux qui se tiendront sur l’Elaraf crieront aux hommes qu’ils reconnaîtront à leurs marques distinctives comme des réprouvées : A quoi vous ont servi vos richesses amassées et votre orgueil ?
  3. Sont-ce là les hommes au sujet desquels vous aviez juré qu’ils n’obtiendront jamais la miséricorde de Dieu ? Entrez dans le jardin, vous serez à l’abri de toute crainte et vous ne serez point attristés.
  4. Les habitants du feu crieront aux habitants du jardin : Répandez sur nous un peu d’eau ou un peu de ces délices que Dieu vous a accordées. — Dieu, répondront ceux-là, a interdit l’un et l’autre aux infidèles
  5. Qui ont fait de la religion leur jouet et l’objet de leurs railleries, pendant que la vie de monde les a rendus aveugles. Nous les oublions aujourd’hui comme ils ont oublié ce jour de leur comparution, et parce qu’ils ont nié la vérité de nos signes.
  6. Nous leur avions cependant apporté un livre, et nous l’avions expliqué avec science, afin qu’il servît de direction et fût une faveur de Dieu pour ceux qui croient.
  7. Attendent-ils encore son interprétation ? Le jour où son interprétation sera arrivée, ceux qui l’auront négligé dans le monde s’écrieront : Les apôtres de Dieu nous avaient bien apporté la vérité. Ne trouverons-nous pas quelque intercesseur qui intercède pour nous, ou bien ne pourrons-nous pas retourner sur

  1. Elaraf un rempart placé entre le paradis et l’enfer, et d’où les bienheureux comme les réprouvés peuvent être vus par ceux qui se tiennent sur le rempart. L’origine de ce mot est inconnue, car l’étymologie que donnent les commentateurs (ce mot, disent-ils, vient de arafa, connaître, parce que ceux qui sont sur l’araf reconnaissent les réprouvés à leur marque) est tirée sans aucun doute du texte même, ou elaraf et arafa, connaître, sont rapprochés, et n’est ni plus vraie ni plus ingénieuse que la plupart des étymologies des auteurs orientaux. Au reste, il est impossible de se faire une idée quelconque de la manière dont Mahomet concevait le paradis et l’enfer quant à leur position, tant les détails relatifs à ce sujet, renfermés dans le Koran, sont confus, incohérents et contradictoires.