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CHAPITRE VI
  1. Et cela fut ainsi[1], parce que Dieu n’est point le destructeur des cités qui les anéantit par méchanceté, et sans qu’elles s’y attendent.
  2. Toute âme occupera un degré correspondant à ses œuvres. Ton Seigneur n’est point inattentif à ce qu’elles font.
  3. Ton Seigneur est riche, plein de pitié ; S’il voulait, il vous-ferait disparaitre, et vous remplacerait par tels autres peuples qu’il voudrait, de même qu’il vous a fait sortir des générations passées.
  4. Ce dont on vous menace aura lieu, et ce n’est pas vous qui infirmerez les arrêts de Dieu.
  5. Dis-leur : O mon peuple ! Agis selon tes forces, moi j’agirai ainsi. — Vous apprendrez
  6. A qui échera la demeure éternelle du paradis. Dieu ne fera point prospérer les méchants.
  7. Ils destinent à Dieu une portion de ce qu’il a fait naître dans leurs récoltes et dans leur bétail, et disent : Ceci est à Dieu (à Dieu selon leur invention), et ceci aux compagnons que nous lui donnons. Mais ce qui était destiné à leurs compagnons n’arrivera jamais à Dieu, et ce qui était destiné à Dieu arrivera à leurs compagnons[2]. Que leurs opinions sont fausses[3].
  8. C’est ainsi que parmi un grand nombre d’idolâtres, les fausses divinités leur ont suggéré l’idée de tuer leurs propres enfants, et c’est pour les perdre et embrouiller leur culte. Si Dieu l’avait voulu, ils n’auraient jamais agi ainsi ? Mais laisse-les faire, et éloigne-toi de ce qu’ils inventent.
  9. Ils disent : Tels animaux et telles récoltes sont défendus ;

  1. C’est-à-dire, que Dieu, avant de punir une cité, envoyait des apôtres chargés d’y porter ses avertissements.
  2. Nous avons traduit leurs compagnons pour suivre le texte ; nous ferons cependant observer que le pronom relatif leurs ne veut pas dire que les autres dieux soient des compagnons des hommes ; Il signifie les compagnons du Dieu de leur invention. Nous nous servons aussi quelquefois du mot associant, qui est le vrai sens du mot arabe mouchrik, traduit généralement par idolâtre.
  3. Ce verset a trait à quelques pratiques religieuses en usage chez les Arabes idolâtres, telles que le partage des terrains, des fruits et des récoltes en deux portions, dont l’une était celle du Dieu suprême, l’autre consacrée aux divinités subalternes représentées par les idoles. La portion de Dieu servait à nourrir les pauvres, les voyageurs ; celle des idoles était affectée aux offrandes et à la rétribution des prêtres. Si un fruit tombait de la portion destinée à Dieu sur le terrain consacré aux idoles, on le donnait aux idoles, mais on n’agissait pas ainsi dans le cas contraire ; car Dieu, disaient les idolâtres, étant riche, pouvait se passer de tout.