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justice à M. Hecquet, de reconnoître qu’il n’est point entêté de son systême de la trituration. Il l’est si peu en effet, qu’il ne fait point difficulté de s’expliquer en la maniere suivante sur tout son systême en général, c’est-à-dire tant en ce qui regarde la trituration par rapport à la digestion des alimens, que par rapport aux autres points que nous avons marquez au commencement de cet Extrait. Voici donc comment il parle. « Quand, dit-il, ce ne seroient point des raisons infaillibles que nous avancerions, ce seroient du moins des titres de preference que nous produirions : car tous les systêmes ayant eu leurs seductions, ils demeurent toujours suspects de méprises ; & comme on ne les connoît qu’à l’user, on ne voudroit pas cautionner celui-ci dans l’avenir. Qui sçait si la verité qui s’y montre aujourd’hui à nous, ne se laissera pas appercevoir dans la suite de plus prés encore, ou dans un plus beau jour dans quelque autre ? Car un jour fait leçon à un autre jour, parce qu’une vérité apperçûë ne devient pas aussi-tost manifeste ; il luy faut du temps pour s’éclaircir & sortir de ses nuages. Cependant c’est une vérité pressentie. » Il ajoute dans la réponse à M. Astruc, que le systême de la digestion par élixation, qui est une doctrine où l’on ne reconnoît nullement la trituration pour cause de la digestion des alimens, est un systême qui a réglé avec succès la pratique des Anciens. Il faudroit être bien peu équitable, si aprés ces paroles, on accusoit M. Hecquet d’être trop prévenu en faveur de la trituration.


LES DIVERTISSEMENS DE SEAUX


A Trévoux, & se vendent à Paris, chez Ganeau. 1712.



Le Livre qui porte ce titre est un Recueil de petites Pieces mêlées de Poësie & de Prose, qu’on doit regarder plustost comme des amusemens que comme des composition meditées. Ce ne sont, à vrai dire, que des espèces d’impromptu, propres seulement pour les occasions qui les ont fait naître. Ce qui fait dire à l’Auteur qui les a ramassez, qu’il ne conseilleroit pas à ceux qui ne connoissent ni Seaux, ni les personnes qui l’habitent d’ordinaire, de s’arrêter à cette lecture, parce qu’ils y pourroient trouver beaucoup d’endroits qui leur