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un seul épichereme. Un autre usage de la Faculté est de distinguer dans la These les membres de l’Epichereme, ce qui fait en tout cinq articles. Le premier article de la These contient donc la majeure : le second, la preuve de la majeure : le troisiéme, la mineure : le quatriéme, la preuve de la mineure ; & le cinquiéme, la conclusion. Ces sortes de Theses sont ordinairement bien travaillées, parce que la Faculté en commet le soin, non aux Bacheliers qui les doivent soutenir, mais aux Docteurs qui doivent y présider.

M. Geoffroy Auteur de celle-cy, y a suivi exactement les regles que nous venons de marquer. La question qu’il propose est : Si l’homme tire son origine d’un ver. Il la décide par l’affirmative, donc l’homme tire son origine d’un ver.

Pour prouver ce sentiment, il observe d’abord que la nature n’a donné aux animaux qu’un seul moyen de reproduction, qui est celuy des semences. Ensuite il avance que ce moyen est le même en eux que dans les plantes ; en sorte que pour bien connoître l’origine du corps de l’homme, & celle de tous les animaux, il ne faut, dit-il, que bien examiner l’origine des autres corps vivans.

Dans le second article, cette uniformité de la nature en ce qui regarde la génération, se trouve prouvée par l’uniformité qu’on remarque dans tout ce qui concerne les autres fonctions des corps vivans, & les organes necessaires à leur vie. M. Geoffroy fait dans cette occasion un parallele des animaux & des plantes, dans lequel il expose tout ce qu’il y a de plus curieux sur ce sujet. Ensuite il conclud que puisque la nature suit en général un même plan dans ce qui regarde la structure, l’accroissement, & l’entretien de tous les corps vivans, il n’y a pas d’apparence qu’elle se démente dans ce qui regarde leur generation. Il ajoute qu’au contraire il y a tout lieu de juger que puisque les animaux & les végétaux vivent, se nourrissent, & croissent de la même maniere, ils se reproduisent aussi tous d’une maniere semblable.

Cela posé, il montre dans la suite, que les plantes s’engendrent par mâle & femelle ; que les plantes femelles conçoivent par des germes qui sont eux-mêmes autant de petites plantes ;