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de bras s’arrêtant au point d’aplomb. Cette mesure doit être prise sans tenir le bras levé ; lorsqu’on a placé le centimètre sous l’aisselle, on laisse retomber le bras dans sa position naturelle.

7me mesure. — Largeur du demi-dos doit être prise au quart de la hauteur du dos, d’un bras à l’autre, et divisée en deux ensuite, elle sera inscrite par moitié, en même temps que la largeur du dos on peut prendre la longueur du bras au coude et au poignet, pour cela il faut tenir le bras dans une position horizontale et plié.

8me mesure. — Largeur du demi-devant. Cette mesure doit être prise 6 ou 8 centimètres au dessous du cou et inscrite par moitié.

9me mesure. — Demi-tour de poitrine. Pour prendre cette mesure le centimètre doit passer au milieu de la hauteur du dos bien sous les bras et à l’endroit le plus saillant de la poitrine ; on l’inscrit par moitié.

10me mesure. — Tour de taille inscrit par moitié. Cette mesure doit être prise légèrement serrée.

11me mesure. — Pour des hanches, cette mesure se prend aisément, et 15 à 20 centimètres plus bas que la taille, et on l’inscrit aussi par moitié.

12me mesure. — Tour d’emmancher s’inscrit en entier.

13me mesure. — Tour du cou inscrit par moitié.

Les vêtements dont les mesures sont bien prises, donnent infailliblement de la grâce aux personnes qu’ils habillent. Il faut savoir prendre les mesures, non pas sur un manequin, ni sur les coutures d’un corsage souvent défectueux, mais sur la personne même.

Comme règle générale, les mesures de longueur s’inscrivent en entier, les mesures de largeur seulement par moitié. La chose est facile à comprendre : un corsage se compose de deux devants, deux petits côtés et deux demi dos. Il suffit donc de tracer le patron d’un devant, d’un petit côté et d’un demi-dos, qui, taillés sur l’étoffe double, donnent l’ensemble du corsage. Il en est de même pour tous les vêtements.

Marie Boudet.


Bloc-Notes


NOUS avons lu attentivement la chronique du 24 avril dans L’Avenir du Nord, et nous nous promettons d’y revenir quelque jour.


Un journal de cette ville publiait, dernièrement la nouvelle toujours ancienne et toujours nouvelle hélas ! — d’une querelle entre mari et femme. Cette fois, c’était la femme qui avait battu le mari et on annonçait la chose avec des titres de six pouces de longueur. « Rôles renversés » écrivait-on. Et plus loin : « Le mari voulait exercer son droit de chef de maison et faire taire sa femme. » Vraiment, où allons nous ? Voilà que maintenant les femmes, renversant un rôle consacré par le temps, l’usage et les traditions, refusent de se taire et surtout de se laisser battre plus longtemps ! Il était grand temps qu’un journal de femme parut afin de ramener ces égarées au sentiment de leur devoir.


À l’occasion de la fête du R. P. Recteur, on jouera, au Collège des Jésuites de la rue Bleury, « Polyeucte » de Gounod. Ce chef-d’œuvre, ne pouvant être joué tel qu’il a été créé, à cause des rôles féminins inaccessibles à la scène des collèges, a été arrangé de façon à ne maintenir que les rôles masculins seulement sans que la pièce en souffre trop. Ce que cela a dû coûter de travail nous pouvons nous l’imaginer facilement et le succès, espérons-le, ne devrait pas tarder à récompenser tant de mérite. Si nous sommes bien informé, c’est le R. P. Hudon que nous devons féliciter dans l’accomplissement de cette tâche gigantesque.

Voici ce que nous trouvons dans le mot d’explication qui sert de préface :

« Sans prétendre la faire oublier (Pauline) — la tragédie de Corneille est trop connue pour en avoir eu même la pensée — nous avons, à l’amour conjugal comme à celui qui en est le prélude, substitué l’amitié, sentiment plein de noblesse, rare de tout temps — n’aurions-nous, ce qui n’est pas, que l’autorité de Cicéron pour nous en convaincre — capable de pousser le sacrifice jusqu’à l’héroïsme, et l’antiquité nous offre de beaux exemples. »

Cette soirée aura lieu le 21 mai, à huit heures. Avis aux amateurs de belle musique.


Superbe messe en musique le 3 mai, dans la chapelle du Mont St-Louis, à l’occasion de la fête du Bienheureux de la Salle. Sur l’édifice, à la plus haute tourelle, flottait crânement dans la brise le drapeau tricolore. Bravo, monsieur le Directeur ! il fait bon de rencontrer de temps en temps, pour la nouveauté de la chose, un homme qui n’a pas peur.



La Cuisine facile

CARRÉ DE MOUTON AUX LÉGUMES

Après avoir désossé, piquez-le de lard, faites-le cuire à la broche, et servez sur des épinards, chicorée, haricots verts ou blancs, oseille ou pommes de terre.

CAROTTES À LA MÉNAGÈRE

Coupez les carottes en rouelles, faites-les cuire dans du bouillon avec du vin blanc, sel, poivre, muscade et bouquet garni. Faites cuire à petit feu ; liez la sauce avec du jus ou du beurre manié de farine.

OMELETTE AU SUCRE

Battez d’abord séparément les blancs de six œufs, mettez aux jaunes un peu de sucre râpé et zeste de citron ; ajoutez les jaunes aux blancs et battez bien le tout ensemble, en y joignant un peu de lait et très peu de sel ; mettez alors votre omelette dans la poêle, faites cuire, sucrez-la encore, ployez-la en chausson, saupoudrez-la et passez la pelle dessus. — Servez chaud.



Trésor de la Ménagère

Parquets. — On trouve chez les marchands de couleurs des siccatifs spécialement préparés pour peindre les parquets qui sont excellents. Leur emploi est on ne peut plus simple, car il suffit de les étaler avec un pinceau. On donne deux ou trois couches à un intervalle de quatre heures, et, après une journée, on peut cirer comme sur un parquet de bois naturel.

S’il se produit une fissure dans un parquet, on la bouche avec de la colle forte chaude à laquelle on mélange rapidement de la sciure de bois pareille au parquet.

Quand ce mastic commence à sécher, c’est-à-dire qu’il a une consistance de caoutchouc, on enlève les bavures au moyen du couteau de peintre ou d’un ciseau à bois un peu huilé pour que la colle n’y adhère pas. À cette époque de déménagements, cette recette rendra peut-être service.


Lu dans un journal de la Suisse :

« Le directeur de l’asile d’aliénés de L*** vient de mourir.

« Les obsèques ont eu lieu hier.

« Il y avait un monde fou. »