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L’ANGELUS DE COMMANA


Connaissez-vous Roc’h Trévézen, ce roc affreux,
D’où la route, à travers des champs noirs et lépreux,
Descend vers Commana, dont le clocher rigide
Se dresse, comme un spectre, à l’horion frigide ?
Hélas ! jadis, du temps que j’étais écolier.
Partant pour Lesneven reprendre le collier.
Lorsque Roc’h Trévézen montrait sa crête sombre,
Tout triste en pénétrant dans ce pays plein d’ombre.
Je pensais à ma mère, et le long du chemin,
Des pleurs amers tombaient de mes yeux sur ma main.

Nous faisions mainte halte en route. La première
À Saint-Michel : l’auberge était une chaumière.
Puis, venait Commana. Puis Lampaul-Guimiliau.
La halte dînatoire était Landivisiau.