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VII
AVANT-PROPOS

entendre. De temps à autre, le Maître prenait le bac, passait de l’autre côté de Teau, et louait une voiture chez Hamon. C’est ainsi qu’ayant connu Pont-Labbé il visita Fouesnant, Concarneau. Il alla plus loin. Le pays de Léon, le pays de Tréguier, furejnt interrogés par cet homme extraordinaire.

Or, de retour dans sa maison de Sainte-Marine, il arriva ceci que Zola laissa de côté la Bretagne et s’occupa d’autre chose[1]. La Bretagne, interrogée par lui, n’avait pas répondu : il faut trois fois sept ans pour la connaître ! Zola fut intelligent de comprendre qu’il n’avait rien à faire chez nous. Il quitta Sainte-Marine, alla promener ailleurs son bistouri et sa personne.

La Bretagne ne fut pas diffamée par Zola.

Zola, dans « La Terre », a synthétisé le Paysan ; mais un paysan quelconque, qui se rencontre partout. Il suffit de s’asseoir, une demi-heure, côte à côte avec lui, à l’auberge, pour le saisir, s’emparer de lui, et l’emporter dans son carnet de notes. Mais le peuple breton n’est pas quelconque. Il est quelqu’un. Il ne se prête pas aux « instantanés » des impressionnistes de passage. Comme tant d’autres, qui chan-

  1. Zola écrivit, à cette époque, à Sainte-Marine, une partie de son roman « La Joie de vivre ».