de cette salle avaient été choisis. Quant aux autres, c’étaient des adolescents et des enfants…
Cependant, auprès de Meaulnes, les deux vieilles femmes causaient :
— En mettant tout pour le mieux, disait la plus âgée, d’une voix cocasse et suraiguë qu’elle cherchait vainement à adoucir, les fiancés ne seront pas là, demain, avant trois heures.
— Tais-toi, tu me ferais mettre en colère, répondait l’autre du ton le plus tranquille.
Celle-ci portait sur le front une capeline tricotée.
— Comptons ! reprit la première sans s’émouvoir. Une heure et demi de chemin de fer de Bourges à Vierzon, et sept lieues de voiture, de Vierzon jusqu’ici…
La discussion continua. Meaulnes n’en perdait pas une parole. Grâce à cette paisible prise de bec, la situation s’éclairait faiblement : Frantz de Galais, le fils du château — qui était étudiant ou marin ou peut-être aspirant de marine, on ne savait pas… — était allé à Bourges pour y chercher une jeune fille et l’épouser. Chose étrange, ce garçon, qui devait être très jeune et très fantasque, réglait tout à sa guise dans le Domaine. Il avait voulu que la maison où sa fiancée entrerait ressemblât à un palais en fête. Et pour célébrer la venue de la jeune fille, il avait invité lui-même ces enfants et ces vieilles gens débonnaires. Tels étaient les points que la discussion des deux