tumée. Ils avaient invité moitié gens de Paris et moitié gens de campagne. Ils avaient acheté ou loué des quantités d’habits merveilleux, des jeux, des chevaux, des bateaux. Toujours pour amuser Frantz de Galais. On disait qu’il allait se marier et qu’on fêtait là ses fiançailles. Mais il était bien trop jeune. Et tout a cassé d’un coup ; il s’est sauvé ; on ne l’a jamais revu… La châtelaine morte, Mlle de Galais est restée soudain toute seule avec son père, le vieux capitaine de vaisseau.
— N’est-elle pas mariée ? demandai-je enfin.
— Non, dit-il, je n’ai entendu parler de rien. Serais-tu un prétendant ?
Tout déconcerté, je lui avouai aussi brièvement, aussi discrètement que possible, que mon meilleur ami, Augustin Meaulnes, peut-être, en serait un.
— Ah ! dit Florentin, en souriant, s’il ne tient pas à la fortune, c’est un joli parti… Faudra-t-il que j’en parle à M. de Galais ? Il vient encore quelquefois jusqu’ici chercher du petit plomb pour la chasse. Je lui fais toujours goûter ma vieille eau-de-vie de marc.
Mais je le priai bien vite de n’en rien faire, d’attendre. Et moi-même je ne me hâtai pas de prévenir Meaulnes. Tant d’heureuses chances accumulées m’inquiétaient un peu. Et cette inquiétude me commandait de ne rien annoncer à Meaulnes que je n’eusse au moins vu la jeune fille.
Je n’attendis pas longtemps. Le lendemain,