— Hop ! Holà ! Giraudat ! Delouche ! Où êtes-vous ?… Y en a-t-il ?… En avez-vous trouvé ?…
Quant à moi, je fus chargé, à mon vif plaisir, de suivre la lisière est du bois, pour le cas où les écoliers fugitifs chercheraient à s’échapper de ce côté.
Or, dans le plan rectifié par le bohémien et que nous avions maintes fois étudié avec Meaulnes, il semblait qu’un chemin à un trait, un chemin de terre, partît de cette lisière du bois pour aller dans la direction du Domaine. Si j’allais le découvrir ce matin !… Je commençai à me persuader que, avant midi, je me trouverais sur le chemin du manoir perdu…
La merveilleuse promenade !… Dès que nous eûmes passé le Glacis et contourné le Moulin, je quittai mes deux compagnons, M. Seurel dont on eût dit qu’il partait en guerre — je crois bien qu’il avait mis dans sa poche un vieux pistolet — et ce traître de Mouchebœuf.
Prenant un chemin de traverse, j’arrivai bientôt à la lisière du bois — seul à travers la campagne pour la première fois de ma vie comme une patrouille que son caporal a perdue.
Me voici, j’imagine, près de ce bonheur mystérieux que Meaulnes a entrevu un jour. Toute la matinée est à moi pour explorer la lisière du bois, l’endroit le plus frais et le plus caché du pays, tandis que mon grand frère aussi est parti