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LA VIE DE $. COLOMBAN. 767 XVIII. Un corbeau luy prlt un certain instrument avec lequel il travailloit & l’emporta, le Saint luy commanda de le luy rapporter, ce qu’il fist, & le mir an pied du Saint en presence de sea Religieux, s’arrestant cornroe pour attendre la punition qu’il en voudroit prendre; le Saint luy commanda dc s’en aller, apres quoy il prist incontinent le vol. Un jour une rix’iere nominee Bosie se deborda tellement, que le moulin du Convent 6toit en peril d’estre emport, le Saint averti de cory, envoya un de ses Religieux qui toit Diaere, & se nommoit SincaM, auquel il donna son b’ton, avec commission de commander au torrent de prendre un autre chemin, l’eau obeit/t la voix de ce serviteur de Dieu qui faisoit !e commandement de son saint Abbr. Un de sea Religieux se trou’a travaill d’une grosse maladie qui le menoit au tonibeau; ce boa Religieux qui se noramolt Colomban, du nora de son Abb6, priant continuellement Dieu qu’il luy pleust le dlivrer de la prison de son corps, il apperut auprs de luy un homme rev0tu d’une elatante lureicrc qui luy dist, que cela ne se pouvoit faire, attendu que son Abb s’y opposoit par ses prieres & par sea larmes. Ce pauvre malade pria le Saint de n’empescher point un bonheur qu’il souhaittoit avec rant de passion; le Saint changea sea prieres, & apr/s luy avoir donn le Saint Viatique, & sa benediction, il s’en alla au Ciel. XIX. Cornroe il faisoit b&tir son Monastere de Boby, on avoit eoup des poutres dans Ia forest prochaine qu’on ne pouvoit charroyer ’ cause de la difficult6 du therein, qui toit trop raboteux. I1 commaaria h deux otx h trois de sea Religieux de les prendre, & de lea apporter sur leurs paules; ils obeirent & apporterent tout ce qu’il en fur neees- suite, jusques/t la perfection de son ourrage, trois hornroes softtenant facilemeat ce clue quatre bceufs n’auroient h peine pfi trainer. Un de sea Religieux s’tant fait une grande playe avec une coign/e, comme il coupoit du bois, il le rtablit en pleine sant /t la mesme heure. Le Due Valdon qui commandoit dans les Alpes, vint avec sa femme Flavia trouver le Saint/t Besanon, pour le prier d’interceder pour eux aria que Dieu leur donnfit des enfans; il leur promit,/l condition qu’ils consacreroient le premier qu’il leur donneroit au service de Dieu. Ils accepteat cette condition, le Saint fit sa priere qui fut exauce, car la Duehesse accoucha au bout de neuf mois d’un fils qui fur nomm/ Donut, & 6rant en �tge .fur donn au Saint pour l’instruire h la pit aux sciences, oh il fist un tel progrs, qu’il merita d’estre 61eu Archev0que de Besancon apres saint Claude, oh il se comporta tellement, qu’il y 6clara comme un grand Saint. XX. Les Reliques de saint Colomban ont est apportes en Bretagne, au grand conten- terneat de toute la province; ear longtemps apres sa mort, un de nos Dues revertant de Rome, passa/l Boby, & ayant trouv6 tout ce beau Monastere desert de Religieux, emporta ax, ee Iuy ce sacr depost, & le plaa avec beaucoup de respect dans la ville de Locminecit, vulgairement dire Locmind au Diocese de Vennes; on celebre sa Feste avec beaucoup de solemnitS en la dite Ville, avec un office propre, dont l’Hymne de Laudes commence de la sorte, Nasditr nobis Columbane Carien Locmini Custos vigil, ate Rector, Tu qnibs landes animis petisii $ttffire rites. Sea leliques sont un thr6sor que la Bretagne possede, & peut mettre au nombre d’un de ses plus pr6cieux, rant / cause de la devotion qu’elle porte ice grand Saint, qu" cause du bien qu’elle en renoir, par lea Miracles continueIs qui s’y font en la personne des phrenetiques, qui y viennent rendre leurs vceux, non seulement de la Province, mais encore des Pais volsins, oh apr6s leurs voyages accomplis, & leur neuf- vaines finies, ils se trouvent sofilagez dans leur affliction, avec l’admiration de tous.