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quelques-uns pour re’acquirer de la promesse que j’avois faire cy-devant. comme il 6toit encore t Luxucil, un jour comme il se promenoit par la montagne tout seul pensant l’explication de quelques passages de l’Escriturc Sainte, il ]uy vint cn pensée, lequel des deux seroit le plus facile, ou de soufit-it lcs injures des hornroes, ou la cruaut6 des bestes, en une chose oh on n’a point pech6, attendu que les hornroes perdent lcurs Ames se persccutant les uns les autres. I1 se trouva incontinent environnk de douze 1oups, qui commencerent h le tirer sa robbe. Le Saint demeura ferme & constant, faisant le signe de la Croix, il pria Dieu de le faroriser en ce rencontre; ces anilnaux ne l’ayant pft 6branlet prirent eux-mesmes la fuite, & Iuy il continua son chemin. Incontinent il entendit comme un bruit de voleurs qui le poursuivoient, mais le Saint qui sc. ax, oit fort bien que personne ne Iuy pouvoit nuire, si Dieu ne luy permettoit, & s’il le permettoit, se resi- gnant sa volont6, il ne s’avanc. a pas plus vistc, & se trouva inconlinent en seuret6. Apr& quoy il ne peut connoRre veritablement si c’6toit une ruse de Sathan qui le vouloit 6pouventer, ou si cc qu’il avoit veu toit vray & re!. Un de ses Religieux 6rant travail16 d’une grosse fi6vre, & se royant rednit en une grande necessitY, n’ayant de quoy luy donner aucun rafraichissement dans le desert, il reit ses Religieux en Prieres afin d’obtenir de Dieu quelque consolation en lent disettc, & trois jonrs aprks il arriva dans ce desert un homme qui condnisoit des chevanx chargez de pain, & antres provisions, qni lent dist que Dieu l’avoit interieurement excit6 h x, enir softlager ses Serviteurs qui le servolent dans le desert. C6t hornroe avoit une femme qni toit afflig6e alephis un an de fi6vres, hots d’esperance de ponvoir recouvrer sa sant; le Saint pria pour elle & elle fur gnerie.

XVII. Une autre fois comme luy & ses Religieux se trouverent réduits a une telle necessité, que pendant neuf jours n’avoient mangé que des herbes; Dieu revela/t un antre Abb6 d’envoyer a saint Colomban ce qui luy étoit necessaire, il le fist, faisant :ite- ment charger des chevaux pour lent porter de quoy soulager leur pauvreté. Le Religieux a qui il avoit donné charge de conduire ces chevaux, ne sachant de quel côté il devoir aller, ils se trouverent miraculeusement au Couvent du Saint, dont ils remercierent Dieu tous ensemble. Une antre lois se trouvant en une grande necessité, les greniers qui estoient vuides se trouvèrent remplis de bleds. Un jour comme il avoit soixante de ses Religieux employez/ semer dn bled, il les rassasia tons de deux pains & un pen de biere, apr6s qn’il cut pri6 Dieu de les multiplier. On ramassa beaucoup de fragments qui restoient, & demeura deux lois antant de biere qu’il n’y en avoit du commencement. Un jour il commanda aun de ses Religieux d’aller pescher en nn certain ruisseau, & de luy apporter tons les po_issons qu’il prend. roit; ce Religieux pensant abreger son chemin alla/t nn antre, oft ayant tra,ail16 pendant le jonr, il fur oblig6 de s’en retortruer les mains vuides, quoy qu’il 5’ x, it une grande quantit6 de poissons. L’Abb6 le reprlt de sa desobeissance & le renvoya a l’autre ruisseau off il prit antant de poisson qu’il en aporter. Gecy montre quelle doit estre l’obeissance que Dieu demande dans nn inferieur au regard de son Superieur. Comme le depencier du Conx, ent tiroit de la biere d’un tonneau, il fur apel16 par le Saint, il conrut aussi tost, s’oubliant de tonrner la canelie; mais laliqueur s’arresta de soy-mesme sans en rpandrc une scule goutte. I1 commanda un jour un de ses Religieux de fraper un roeher pour en tirer de l’eau, & aussi tost !a pierre se changea en une fontaine, qui coule encore aujonrd’huy, I1 commanda une autre lois a ses Religicux par obeissance d’aller sier du bled par nn temps de grosse pluye, ils s’y en allerent & Dieu empescha qn’il ne tombast nne seule goutte d’eau en ce champ, quoy quc les terres volsines fusscut toutcs innonddes. Une antre lois que tons ses Religieux de Luxueil 6toient malades au lit, except6 les infirmlets, le saint Abb6 leur commanda tons de se lever, d’aller battre du bled dans l’aire; eeux qni obeirent se trouverent gueris le roesroe jour, & les desobeissans furcut travaillez de lent fib. vre route l’anne.