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LA VIE DE S. MAUDEZ.

abbé de Beauport (1390-1441) fit faire pour cette précieuse relique une châsse d’argent doré. Jean-Marie Jacob évêque constitutionnel des Côtes-du-Nord, ancien vicaire des Prémontrés à Plouézec, de concert avec frère Pierre Le Ny le ci-devant recteur prémontré de la même paroisse, et son vicaire épiscopal, et Odio Boschamps, lui aussi ex-prémontré, fit placer dans un reliquaire figurant le buste d’un abbé mitré le chef de saint Maudez, auquel les révolutionnaires avaient enlevé sa châsse en vermeil. Ce reliquaire en bois porte le sceau de Mgr Le Mée. Un inventaire de 1273 signale à la cathédrale de Quimper une partie d’un bras de saint Maudez dans un reliquaire argenté.

En 1423 le duc Jean V donna le bras droit de saint Maudez à l’hôpital de Lesneven. Le 23 août de cette année 1900 j’ai vu à Lesneven le reliquaire désormais vide où l’on exposait autrefois la relique du patron de l’hôpital. C’est un bras en vermeil (1) à peu près de grandeur naturelle ; les doigts de la main sont disposés comme pour bénir ; l’anneau abbatial porte des armoiries figurant un pin arraché (ou un autre arbre ?) et ett chef un lambel. Le dessus du bras porte une petite glace biseautée destinée à laisser voir la relique. Au bas du reliquaire se lit l’inscription suivante

GESTE. ? A ESTÉ FAICT DELARGENT DES OFFRANDES. ? PAR ? IAN DUBOYS. ? ET FRANCOYS LEHIR GOUVERNEUR

APRESANT ? DE LOSPITAL DE LESNEVEN 1579.

Mais pourquoi ce beau et précieux reliquaire est-il vide ?

En 1887 le siège épiscopal de Quimper étant vacant, M. Serré, vicaire capitulaire, passa par Lesneven et fut prié de vérifier la relique du Bras de saint Maudez. Ne trouvant pas de titre manuscrit ou imprimé, ignorant l’existence de la charte avérée de Jean V, et ne comprenant pas que a le reliquaire du xvie siècle valait vingt authentiques comme le dit très judicieusement M. l’abbé Lucas, il brûla le Bras de saint Maudez.

L’année suivante les religieuses de l’hôpital demandèrent et obtinrent de l’évêché de Saint-Brieuc une parcelle des reliques du saint ; le siège de Saint-Brieuc étant aussi vacant, l’attestation d’authenticité fut délivrée par le vicaire capitulaire, M. Dubourg, aujourd’hui évoque de Moulins. C’est cette petite parcelle qui est introduite désormais sous la glace du bras en vermeil pour être offerte à la vénération des fidèles le jour du pardon annuel.

Le bras gauche de saint Maudez est conservé à Saint-Jean-du-Doigt dans un reliquaire d’argent. Une autre relique du saint est vénérée avec une relique de saint Téleau, à Plogonnec ; le reliquaire qui les renferme toutes deux est un charmant coffret de la. RetMussaKce il porte des armoiries où figure une aigle éployée de sable.

Au Juch (paroisse peu éloignée de la précédente) se trouve aussi une relique du même saint c’est un ossement de 0"*05 de longueur sur On’M5 de largeur et 3 millimètres d’épaisseur. Il est conservé dans un petit reliquaire en argent en forme de châsse, mesurant 0"’20 de longueur sur O’"09 de largeur et Oml3 de hauteur. Cette châsse est couverte d’ornements et feuillages au repoussé, en style xvH<* siècle sur les deux côtés sont percées deux ouvertures ovales garnies d’un cristal. Aux angles sont quatre statuettes représentant quatre petits génies nus tenant une échelle, une pioche à tranchant et à pointe, une lance et une sorte de massue. Cette relique n’a pas d’authentique proprement dit, mais en peut dire qu’il y est suppléé par une pièce que dressa le 17 juin 1690 M. J. Rannou, supérieur du Grand-Séminaire de Quimper, concernant des reliques de sainte Bénilde (semctœ Benildis) et de saint Fortunat, apportées de Rome par M. Jauréguy, recteur de Plouzané, et qu’il a enfermées dans le reliquaire du Juch, en les joignant « à la relique de saint Maudet DEPUIS LONGTEMPS VÉNÉRÉE DANS CETTE ÉGUSE. » (t) M. de Kerdanet dit qu’il est en cuivre ; je suis porté à croire qu’il s’est trompé.