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LA VIE DE S. MARTIN.

fut transporté au Monastere de saint Joüin de Marne, en Poitou, nommé autrefoys, Monasterium Hesionense, où il fut trouvé en une Chasse, avec les Reliques de saint Judicaël, Roy de nostre Bretagne, saint Joùin, Patron du lieu, saint Lumine, saint Rufin & saint Marculphe, & furent transferées pour la seconde foys, l’an 1130. de laquelle Translation se fait une Feste solemnelle, tous les ans, le dimanche après la Nativité de Nostre-Dame, au mois de septembre, qu’ils appellent, à Saint-Joüin, la Feste des Reliques. Cette Vie est par nous recueillie du Mar/uro~. Romain, le 24. Octob. et du Cardinal Baronius sur iceluy Arnaud W/on, en son Mar/~ro~. Monas//c. Benoist Gononus, in vit. PP. Occid., 4, p. 2aS, et en la vie de saint Grégoire de Nicopolis, 3, p. 196 ; Alain Bouchard, en ses Annales de Bretagne ; les vieux Breviaires Nanlois el le Proprium Sanctorum, imprimé par commandement des RR. PP. en Dieu Charles de Bourg-neuf et Philippes Cospeau, Evesques de A~an-es ; Thomas Friard, en ses Additions au Legendaire de Ribadeneira ; les anciens Legendaires de S. Pierre de A~ut-es, S. ~arft’n de Vertou et S. Jacques de Piremil ; et l’Hist. manuscrite de S. Felix et des mémoires du Sieur de l’Auberdiere Brydon.

ANNOTATIONS.

SAINT MARTIN ET LA RÈGLE DE SAINT BENOIT (A.-M. T.).

N a vu qu’après avoir échoué dans sa prédication, au pays d’Herbauge, saint Martin se rendit à Rome et au Mont-Cassin, et qu’à son retour il vécut d’abord en ermite, mais les chrétiens du voisinage le supplièrent de reprendre sa lutte contre le paganisme, en lui

promettant de l’aider dans la mesure possible.

« Saint Martin, dit M. de la Borderie, ne refusa point la tâche proposée, mais il changea de tactique. Avant de se remettre en campagne, il bâtit une citadelle, je veux dire une abbaye à Vertou, sous le vocable de saint Jean, où il mit en pleine vigueur la règle de saint Benoit. Les vertus de cette sainte règle et aussi celles de l’abbé attirèrent en cette maison une foule de moines, jusqu’à trois cents, dit-on. Alors, avec cette armée, il reprit sa lutte contre l’enfer, dont le résultat fut la conversion de toute la partie orientale du pays d’Herbauge. La preuve de ce fait, c’est qu’au moyen-âge presque toutes les paroisses de cette région appartenaient à l’abbaye e de Vertou, dont le siège, depuis les incursions des Normands, avait été transféré dans une de ses anciennes dépendances, Saint-Jouin de Marne, en Poitou.

« Saint Martin de Vertou mourut vers la fin du vie siècle ou le commencement du suivant. » C’est dire que ce moine apôtre fut l’introducteur en Bretagne de la règle bénédictine, qui ne devait s’y généraliser que près de trois siècles plus tard, comme nous l’avons vu dans la Vie de saint Convoion.

Comment son culte a-t-il franchi les limites du pays d’Herbauge et de V ertou ? Je l’ignore, mais saint Martin est patron d’une église à Pithiviers ; cette ville a été d’ailleurs hospitalière à nos saints bretons sa principale paroisse est sous le vocable de saint Salomon et se glorifie de posséder le chef de ce bienheureux prince. Je consigne ici ce détail, que j’ignorais au moment où j’annotais sa Vie je le dois à l’obligeance de M. le Curé-archiprétre de Pithiviers. MONUMENTS DE SAINT MARTIN DE VERTOU (J.-M. A.).

ÉGLISE de Vertou a été reconstruite vers d880. En démolissant l’ancienne église on a cru retrouver des restes de l’édifice primitif construit du temps de saint Martin, notamment des têtes de claveaux en briques ou terre-cuite, contournant les arcades et portant des

ornementations estampées rappelant les décorations des catacombes et des premières basiliques