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LA VIE DE LA BIEN-HEUREUSE ERMENGARDE D’ANJOU,

Rennes, de plusieurs inconnus, et de la princesse Isabeau de Bretagne sœur de la Duchesse Anne, le 5 novembre 1872 ils furent honorablement replacés dans la crypte.

LE SOUVENIR DU BIENHEUREUX YVES MAHYEUC (A.-M. T.). N peut dire qu’il est complètement oblitéré dans le diocèse de Quimper et de Léon qui a vu naître sur le territoire de Plouvorn celui qui devait tant illustrer le siège de Rennes, mais il vit toujours dans le diocèse qu’il gouverna ; autrefois c’était toute la province qui

était fière d’avoir été édifiée par un si saint prélat. « Le 6 décembre 1638 (tout près d’un siècle après sa mort), les États de Bretagne décidèrent d’écrire au Pape pour lui demander qu’en présence des miracles opérés au tombeau d’Yves Mahyeuc il soit permis d’invoquer publiquement ce saint personnage. » Malheureusement, les démarches faites à Rome par les évêques de Rennes et les États de la province, traînèrent en longueur et furent arrêtées par la Révolution. » Yves Mahyeuc est donc plutôt l’objet de la vénération que d’un culte public proprement dit.

LA VIE DE LA BIEN-HEUREUSE ERMENGARDE D’ANJOU,

Duchesse de Bretagne, Fondatrice du Monastere de Buzay, le 25. Septembre.

[’heureuse Princesse Ermengarde, fille de Foulques, surnommé Rechim, quarante-deuxiéme Comte d’Anjou, et de sa première femme Hildegarde, fille de Lancelin, Seigneur de Beaugency, nâquit au Chasteau d’Angers, l’an de grâce 1057. sous le Pontificat d’Estienne X. dit IX. & l’Empire de Henry IV.

dit III régnant en Bretagne le Duc Conan II, du nom. Elle fut soigneusement élevée par ses Parens, &, estant grandelette, fut mariée à Guillaume, Comte de Poitou, lequel, après l’avoir répudiée, deceda, la laissant veuve. L’an 1093, Constance d’Angleterre, fille de Guillaume le Bastard, Roy d’Angleterre, femme d’Alain IV, surnommé Fergent, Duc de Bretagne, estant decedée, ce prince, informé des vertus de la Comtesse de Poitou, la rechercha & épousa, en grande solemnité, au Chasteau de Nantes. Cette Dame estoit de mesme humeur avec son Epoux, adonnée à la pieté, justice & exercice de vertus c’estoit la vraye Mere de son Peuple, le refuge des affligés, le modelle & exemple de toute vertu. Le Pape Urbain II. estant venu en France, l’an 1095, pour lever la Croisade contre les Infidélles qui occupoient la Terre Sainte (1), la Duchesse, postposant son aise & commodité à la Gloire de Dieu & recouvrement des Saints Lieux, persuada au Duc, son époux, de se croiser avec les autres Princes François, & passer la mer en personne pour combattre les ennemis de Jésus-Christ.

II. Le Duc, obéissant aux pieux avis de sa femme, laissa son Pays & Duché sous le gouvernement des Estats & de la Duchesse, &, ayant fait levée de bon nombre de soldats, se croisa avec Conan, fils du Comte Geffroy, qui fut tué à Dol, Hervé, fils de Guillaume Comte de Léon, Raoul de Gaël, Alain, son fils, Riou de Loheac & plusieurs autres Seigneurs ; lesquels, s’estans joints à Robeit Duc de Normandie, Estienne Comte de Chartres, Eustache frère du Duc de Lorraine, Rotrou Comte du Perche, le Comte

(1) Voy. les ai’les du concile de Clermont. – A.