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LA VIE DE SAINT Evesqne de Leon, Confesseur, TENENAN, !e selzidme Juillet. ’HEUIIEUX Pr61at saint Tenenan, autrement nomm6 Tinidortts, rut ills d’un Prince Hybernois, nomm6 aussi Tinidortts, & d’une grande Dame de non moths illustre Maison; lesquels, de bonne heureo mirent leur ills Tenenan it l’6eolle d’un saint & docte personnage, appel16 Karadoctts ou Karentee, sous la direction duquel, il profita tellenient, que, sous l’fige de treize ans, il dex, int bon & parfait Philosophe, mats encore meilleur Chr6tien; pr6ferant l’6tude de la vertu aux vaines sciences & Philosophie mondaine. Etant de retour chez ses parens, apr6s axToir parachev6 ses 6tudes, il donna telles preux, es de son bel esprit & dexterit6, que ses Pere & Mere l’envoyerent Londres, Ville Capitale de la grande Bretagne, la Cour du Roy, oh il ne fut gueres, qu’il ne se fit signaler parmy tousles autres Seigneurs de sa qualit6. II. I1 estoit doff6 d’une extr6me beaut6 eorporelle, le visage beau & riand, le port majestueux, le marcher grave & pos6, les paroles douces & 61oquentes; bref, il estoit doit6 de toutes les qualitez requises en un Homme de sa qualit6, ee qui le faisoit aymer /t tout le monde, mats singulierement aux Dames de la Cour, entr’autres, l’heritiere, fille unique du Comte d’Arondel, belle & fiche Damoiselle, laquelle estoit ’h la suitte de la Serenissime Reyne de la Grande Bretagne. Cette jeune Dame dex, int si 6perduemerit amoureuse de nostre saint jeune Hornroe, qu’elle ne se pouvoit contenter de le voit; &, n’osant luy d6couvrir l’amour excessif qu’elle luy portoit, elle luy manifesta son inten- tion par l’entremise d’une grande Dame, parente de Fun & de l’autre, luy declarant le desir qu’elle avoit de l’avoir pour mary. La Comtesse d’Arondel, ayant entendu cela & royant que le parti estoit a,vantageux pour sa fille, se mist de la partie, pressa & soilJetta Tenenan de l’6pouser, mats ce rut en vain; car il avoit resolu de vivre chastemerit & consacrer sa virginit6 t Dieu. La Comtesse, x, oyant que, par belles paroles, elle ne gagnoR rien, prit une autre resolution, le mena9a que, s’il ne vouloit consentir it sa volout6, elle l’accuseroit d’avoir n’oulu forcer sa fille, en poursuivroit reparation derant le Roy, & le diffameroit en face de route la Cour. HI. N6tre genereux Athlete, se voyant press6 de toutes parts, que fait-il? sgachant que sa beaut6 & disposition corporelle le faisoit ainsi desirer, au prejudice du vceu qu’il avoit fait de gardcr sa x’irginit6, se mist en prieres, suppliant la divine Majest6 de le rendre si laid & difforme, que personne plus n’en voudroit, promettant, de rechef, de gatder chastet6 perpctuelle, si Dieu luy faisoit cette faycur. I1 fur cxauc6, &, it rinstant, toute la superficie de son corps fut couvcrte de 16pre, cn sorte qu’it faisoit horreur/ tons ceux qui le regardoient, non qu’il fur veritablemerit ladre, car il n’avoit senlement que la peau extericure macu16e, sans que l’interieur de son corps, ny m6me sa chair, lust aucunement offens6c. Le saint jeune hornroe, se royant rejett6 & abhorr6 d’un chacun, quitta couragensemcnt la Cour & ses vanitez, repassa en Hybcrnie & se rendit chez ses Patens; lesquels, le royaris en ct 6tat miserable, s’attristerent fort; mats le saint Enfant Its consola, leur manifestant que Dieu,/t sa priere & requcste, a,voit envoy6 cette maladie, de laquclle ille pouvoit guerir quahal il luy plairoit: , (2ue c’esloit t faire aux bons Chrdtiens de recevo& de la main de Dien, avec action de graces, les afflictions & aversilez aussi-bien qie les prosperitez, & se conformer, en toules choses, d su sainte