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PREDICATION DE SAINT VINCENT FERRIER À MORLAIX, p. 123, IV (J.-M. A).

UOK’UE l’oratoire L:’tti à l’endroit où prêchait saint Vincent ait été démoli pour faire p !aee aux bâtiments du monastère des CarméHtes, il convient de mentionner un monument ou p !utut les restes d’un monument qui sont encore debout a l’entrée de ce couvent et qui

existaient déjà au moment où notre saint montait sur cette hauteur pour prêcher, car ils ont tous les caractères du style du X)V siècle. Ce sont les ruines de l’église de Notre-Dame des Fontaines composées d’un mur de transept au Las duquel sont deux fontaines monumentales encadrées de colonnettes et d’arcs moulures et au-dessus desquelles se trouve la fenestration la phns originale et la plus éfégante qui se puisse imaginer. D’abord c’est une large arcade surbaissée, remplie par neuf baies de hauteurs inéga)cs, ayant un cordon de quatrefeuilles à leur base et terminées à leur sommet par des tref)es subtrHohés. Plus haut est une jolie rose dont les compartiments sont babitement agencés entre les branches et les pointes d’une étoile à six rais. Une petite porte

!att ; ra)e est surmontée d’un écusson aux armes de Guicaznou.

Quant au couvent des Dominicains ou Jacobins dans lequel résida saint Vincent Ferrier et où notre hagiographe Albert Le Grand passa les premières de sa vie religieuse, il est devenu maintenant caserne militaire et la belle église qui remonte en partie au xnf siècle et en partie au xv, a été coupée en deux étages le rcx-de-ehausséc sert de décharge et de magasin au matériel de la YiUe, le haut a reçu une destination plus noble et a été aménagé en musée et bibliothèque.


LA VIE DE SAINT PATERN,


Evesque de Vennes, le seizième d’Avril.


I. Saint Patern II. du nom, Evesque & Patron de l’Evesché de Vannes, nâquit en la Bretagne Armorique, de Parens riches & vertueux ; son Pere s’apelloit Petranus & estoit Citoyen de la Ville de Poictiers ; lequel, estant venu demeurer en Bretagne, épousa une vertueuse fille, nommée Jullitte Guenn, de laquelle il eut nostre Saint Patern, lequel ils consacrerent à Dieu ; & dés lors se separerent de consentement mutuel, pour mieux & plus librement s’adonner au service de Dieu. Petranus passa la mer & alla en Hybernie, où il se rendit Moyne & y vescut en grande Sainteté, & sa compagne Jullite prit le soin de nourrir & élever son fils, luy faisant avec le laict succer la pieté, devotion & crainte de Dieu & passa quarante ans, aprés sa séparation d’avec son mary, en un honneste & volontaire veuvage, faisant de grandes aumônes & autres bonnes œuvres, servant fidellement Dieu jusqu’à sa mort.

II. Ayant un jour, disposé du drap & de la toille pour faire une robe à son petit, estant apellée pour quelqu’autre affaire, elle laissa ses hardes sur une fenestre, d’où un Milan, qui voltigeait par là, ravit cette étoffe & l’emporta dans son nid ; mais, au bout de l’an, cét oyseau ayant esté déniché, les étoffes furent trouvées dans son nid aussi belles & entieres, comme si on les eût tout à l’heure aportées de chez le Marchand. Aussi-tost qu’il sceut distinctement parler, sa Mere l’envoya aux écolles, ne pardonnant