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Ne nous revois-tu pas auprès,
Assis auprès de ce vieux saule ?
Ne sais-tu pas que tu pleurais
Éperdument sur mon épaule ?
 
Moi je sais que je bus tes pleurs
Et, t’emportant loin de la route.
Quand je te couchai dans les fleurs,
Je sais que tu défaillis toute.
 
C’était en Bretagne, voici
Trois ans passés depuis septembre,
Un soir pareil à celui-ci.
Dans les genêts aux gousses d’ambre.
 
A-t-on coupé les genêts verts ?
Les amants suivent-ils encore
Le sentier qui mène au travers.
De Keriel à Roudarore ?
 
De Roudarore à Keriel,
Ô le bon sentier frais et sombre !
L’air était doux comme le miel ;
Des sources bruissaient dans l’ombre.