Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/47

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Une chanson vient d’être écrite
En dialecte léonard,
Une chanson sur Marguerite

De Keronar.


C’était la plus riche héritière
Qu’on connût chez nos paysans.
On l’a menée au cimetière

À vingt-deux ans.


— Margot, Margot, que je te gronde !
Où sont passés ta lèvre en fleurs,
Tes fins cheveux, ta gorge ronde

Et tes couleurs ?


— C’est votre faute à vous, ma mère,
On vous l’a dit et répété :
Rien n’est, hélas ! plus éphémère

Que la beauté.


À quoi me sert d’être jolie
Comme un fruit mûr en sa saison,
Si par vos ordres l’on m’oublie

À la maison ?