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ANNE-MARIE



Setu ma teu tré bars ann ti
Mamm Doue, ar Werc’hes Vari…

F.-M. Luzel.


Elle est née un joli dimanche de printemps.
Son père qui croyait en Dieu, comme au bon temps,
Et sa mère, cœur simple et plein de rêverie,
Pieusement l’avaient nommée Anne-Marie,
Du nom, choisi par eux entre les noms d’élus,
Des deux saintes du ciel qu’ils vénéraient le plus.
Car en Basse-Bretagne on prétend que ces saintes,
Quand le terme est venu pour les femmes enceintes,
Se tiennent en prière aux deux côtés du lit.
L’une pose un baiser sur le front qui pâlit