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Et n’es-tu pas aussi celle de qui les doigts
Guidaient sur leurs pipeaux les chevriers andois ?
D’un Tityre breton me prêtant l’âme heureuse,
Tandis que je ferai chanter l’avoine creuse,
Déroule sur le plan large et pur de mes vers
Le souple enchaînement des lois de l’univers ;
Exalte au fond des soirs les feux des écobues ;
Dis les poulains cabrés et les chèvres barbues ;
Ramène les troupeaux des pâtis où descend
Le crépuscule d’or, d’améthyste et de sang ;
Sur les routes du ciel, d’escales en escales,
Rappelle au clocher blanc des légendes pascales
Les angélus bénits par l’Anneau du Pêcheur ;
Verse en nous ta bonté, ton calme, ta fraîcheur
Et, de tout vain désir afin qu’elle s’abstienne,
Accorde notre vie au rythme de la tienne.