Hormis l’amour, tout n’est que leurre.
Ah ! pour la préférer aux rivages vermeils,
Aux flots bleus que le vol des palombes effleure,
Ah ! tu ne connais pas l’île des Sept-Sommeils !
Tu ne peux pas savoir quelle race l’habite,
Le feu sombre qui couve au creux de son orbite,
Son rire épais, ses travaux sans loyer,
Et la Misère, éternelle Cassandre,
Accroupie en robe de cendre
Sur les dalles de son foyer !
Je connais tout cela, Gwion, et d’autres choses
Encor. Mais que veux-tu ? Je suis lasse des roses,
Des jours d’or, des flots bleus, des pourpris irisés,
Et je n’aspire plus, Gwion, qu’à tes baisers.
Tu me les donneras ici. Quoi ! Tu t’effraies
De me savoir parmi ces bonnes gens en braies,
Ces îliens aux cous renflés, au sang fougueux,
Toujours à labourer quelque océan, ces gueux
Qui s’en iraient jusqu’en enfer d’une bordée !
Moi, je les aime d’être ainsi. J’ai comme idée