Page:Le Goffic - Poésies complètes, 1922.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Soudain la mer s’est apaisée.
On entend au loin siffler les halbrans.
Est-ce avril qui naît parmi la rosée ?
La dune est comme une épousée
Avec ses bouquets de joncs odorants…

(Les voix s’éloignent. Gwion, aux derniers mots, s’est redressé. Stupéfait, il regarde autour de lui : une floraison merveilleuse vient d’éclore sur la dune et qui, dans sa houle odorante, lui dérobe la fée endormie.)


GWION

C’est vrai. Qu’arrive-t-il et par quelle merveille
Tout un printemps se lève à l’appel de mes yeux ?
Ô spectacle prestigieux !
Rêvé-je ou si je veille ?

(Tonnerre, éclairs. Myrdhynn, dans un buisson de feux, surgit à la corne d’un rocher.)


SCENE III


URGANDE, toujours immobile, GWION

L’ENCHANTEUR MYRDHYNN


MYRDHYNN

Triste Gwion, prête l’oreille :
Mon cœur enfin s’est adouci,