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ment victorieuse ; sa victoire ne durera jamais bien longtemps[1].

Le réalisme a ou d’abord sa raison d’être ; ses excès commencent à inquiéter le public qui se reprend peu à peu à une renaissance de l’idéalisme. L’heure est encore indécise, semblable à ces heures troubles du crépuscule, où de larges nappes d’ombre et de lumière se

  1. — « Les goûts sur les livres changent de mode chez les Français comme les habits. Les longs romans pleins de paroles et d’aventures fabuleuses, vides des choses qui doivent rester dans l’esprit du lecteur et y faire fruit, étaient en vogue dans le temps que les chapeaux pointus étaient trouvés beaux. On s’est lassé presque en même temps des uns et des autres, et les petites histoires ornées des agréments que la vérité peut souffrir ont pris leur place et se sont trouvées plus propres au génie français, qui est impatient de voir en deux heures le dénouement et la fin de ce qu’il commence à lire. » — De qui ces lignes ? D’un certain Le Noble, auteur d’Ildegerte, reijne de Norwège, ou L’amour magnanime, nouvelle historique, puidiée en 1646, et précédée d’un à-qui-lit dont je les ai extraites.