Ohnet ? Mais notez bien que les trois quarts de nos écrivains n’ont jamais pu conjuguer le verbe « poindre », ni connu le genre du substantif « effluve », ni su distinguer un pluriel dans la préposition « ès ». Et vous irez faire un grief mortel à M. Georges Ohnet de ce que vous pardonnez si aisément à ses confrères ! Soyons justes. Si M. Ohnet s’est emparé du public et s’il le tient toujours, c’est qu’il a les deux qualités qui décident habituellement de ces sortes de succès : ses livres sont charpentés de main d’ouvrier et il apporte une réelle puissance au développement des lieux communs dramatiques de l’amour. Le public n’en demande pas davantage. Et après tout, sont-ce là des qualités qu’il faille tant dédaigner ? Je ne suis pas sûr que si les romans de M. Ohnet étaient écrits
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