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langue, la beauté niaise et tempéramenteuse d’Antinoüs, mais la beauté insolente, impériale, juanesque, qu’il donne, comme un peu de lui, à ses héros Mesnilgrand et Ravilès. Porter beau est pour lui une première manière de se « distinguer », dans ce siècle où la figure humaine, tolérable seulement chez la femme et l’enfant, « s’en va comme tout le reste »[1]. Et, par le reste, entendez les mœurs, la suprématie des nobles, la religion, tout, jusqu’aux ridicules, qui chez nous « ont moins de gaieté et de variété par eux-mêmes que ceux de nos pères »[2]. Je crois voir que M. d’Aurevilly s’est étudié à fond. Il est donc aristocrate, et c’est sa seconde manière de se « distinguer. »

  1. Cf. Mémorandum.
  2. Cf. Idem.