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monstres » dont la race semblait à jamais éteinte, Léon Cladel, Barbey d’Aurevilly, Catulle Mendès, Joséphin Péladan, Jean Richepin, Villiers de l’Isle-Adam, d’autres. Leur romantisme, pour avoir traversé Beaudelaire, diffère assez peu du romantisme de 1830. Ils ont gardé le souci du rare, de l’exception, des cas isolés et extraordinaires. Et la théorie romantique est là toute. Han d’Islande, Hernani, Quasimodo, Marguerite de Bourgogne, Tragaldabas, Albertus, vingt types, l’incarnent au théâtre et dans le roman, en prose et en vers. Les « monstres » prennent pied dans la littérature. Pétrus Borel fait dévorer un père par son fils, après quoi cet anthropophage s’adresse au bourreau, et, sur un ton d’exquise politesse : « Monsieur le bourreau, je désirerais que vous me guilloti-