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lieu d’un parterre naturel. Voici un éloge de blasé : mais je ne sais pas de roman qui fatigue moins. On quitte M. Zola avec des maux de tête et des hallucinations, de gros cauchemars de viandes ou de légumes. M. Bourget lui-même veut être feuilleté doucement, aux heures grises et crépusculaires, plus que lu tout d’une traite. Mais l’exquise après-dînée qu’on passe avec M. Halévy ! On n’a besoin d’aucun effort, parce qu’il n’y en a point non plus chez le romancier. On n’y est point arrêté, surpris, chatouillé et à la longue énervé, comme chez les Goncourt, par des rencontres de verbes et d’épithètes rares. C’est encore, en fait de style, ce que je sais de plus parisien. Rien de banal ni d’outré, certes, quelque chose qui glisse et froufroute et n’étale ni paillettes ni verroterie, la grâce d’une