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plus jeunes, quelques œuvres où s’affirme un talent d’observation et de description très appréciable : Le gars Périer, par M. Robert de La Villehervé[1],

  1. On connaît, par ailleurs, l’admirable poète de la Chanson des Roses et de Toute la Comédie. Comme prosateur, on lui doit encore une très fine étude de la vie d’artiste, la Princesse Pâle, écrite en collaboration avec M. G. Millet et parue trop tard pour trouver place ici. Du moins détaclierai-je du Gars Périer un épisode d’un rendu intense et profond : c’est celui où Constant Perier, le braconnier, à qui un vieux bonhomme, le père Marolles, a donné asile dans un réduit de la forét de Bourgon, est pris par les gendarmes et grièvement blessé, au moment où, sur les instances de sa fiancée. Marie Allain, il se décidait à se livrer de lui-même à la justice : « Une sorte de conseil de guerre avait été tenu. Il y fut décidé qu’à tout prix on en finirait avec le gars. Et à l’heure même où le père Chenel s’en retournait de la forêt à Champ-Viel, près de Marie Allain bien impatiente, c’était dans les brigades un mouvement inusité, une animation, un entrain, comme en guerre avant une attaque. Les bons gendarmes ciraient leurs bottes, démontaient et nettoyaient leurs carabines, caressaient à grandes tapes sur le col el la croupe leurs chevaux étonnés. Le boutte-selle sonnait