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le jeu de tous ses organes, et c’est cette vérité que je vous apporte. » Piètre vérité, hélas ! Mais cette vérité, si tant est que c’en soit une, d’autres que tu oublies l’avaient apportée avant toi. Elle est dans Mill, dans Spencer, dans Taine ; et les Goncourt se vantent de l’avoir appliquée les premiers à la littérature. Tu te proclames « évolutionniste ». Puisque tu honores pour chefs les philosophes de cette école, que n’as-tu appris d’eux au moins que rien n’est absolu, non pas même ton art, maître, dont il t’eût fallu dire en une formule moins hautaine : « Prenez et lisez ! Voici le mensonge de mon imagination. » Et alors, si cruel et si triste qu’il eût été, si cruel aux êtres et aux choses, si triste pour nous et pour toi, nous eussions ajouté ton rêve d’art aux autres rêves où se complurent des