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ceux-là. Et l’on a dit encore qu’à le lire il semblait qu’il eut plusieurs âmes ; et le malheur, c’est qu’elles ne sont point faites toujours pour s’harmoniser. Son âme de poète dégage les choses avec une délicatesse dont rien n’approche. Mais le botaniste et l’entomologiste qui sont aussi en lui se complaisent à des minuties de catalogue, à des puérilités savantes où toute flamme s’éteint. Il y a même chez lui (qui le croirait ?) une sorte de Prudhomme latent, qui écrit gros, pense communément, et dit des jeunes filles qu’ « elles sont avancées pour leur âge[1]. » Ce M. Prudhomme-là n’intervient que par exception dans les livres de M. Theuriet. Des phrases comme celle que j’ai citée sont rares et

  1. Cf. Les œillets de Kerlaz (La flouve odorante), p. 172