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ce beau pastel de Millet : La plaine, tout aride et désolée, et puis le jour gris qui monte, et, dans un coin, mal indiquée et sensible à peine, la silhouette d’un pastoureau coulé dans sa houppelande. L’homme ne tient guère plus de place chez eux. Ils vont d’abord à la nature. Ils la sentent comme ils l’aiment, profondément. Pour décrire cette nature une et diverse des pays de France, chacun d’eux a trouvé l’épithète vraie, le verbe et le mot qui peignent, et M. Jules Lemaître a pu dire très justement qu’on formerait, en réunissant leurs tableaux, une sorte de géographie pittoresque et morale de la patrie française[1]. Et cette géographie serait nuancée et pré-

  1. Cf. Les contemporains, art. De Glouvet. C’est ce qu’a fait, en les reliant d’un commentaire délicat, M. Charles Fuster, avec les vers des Poètes de clocher.