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« aux voluptés présentes de rameur. » Eh bien ! pour M. Anatole France, les choses ont coutume de se réfléchir deux ou trois fois ; car, outre qu’elles se réfléchissent les unes dans les autres, elles se réfléchissent encore dans les livres avant de se réfléchir dans son esprit. « Il n’y a pour moi dans le monde que des mots, tant je suis philologue ! dit Sylvestre Bonnard. Chacun fait à sa manière le rêve de la vie. J’ai fait ce rêve dans ma bibliothèque. » Mais le rêve qu’on fait dans une bibliothèque, pour s’enrichir du rêve de beaucoup d’autres hommes, ne cesse point d’être personnel. Les contes de M. Anatole France sont, avant tout, les contes d’un grand lettré d’un mandarin excessivement savant et subtil ; mais, parmi tout le butin offert, il a fait un choix déterminé par