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pris sur le vif, campé et posé, isolément, et où c’est l’ensemble qui détruit l’illusion.

Chonchette de M. Marcel Prévost, — qui est aussi l’auteur applaudi du Scorpion [1] — offre quelque analogie avec la Jeanne Avril de M. de Bonnières[2]. C’est une étude de jeune fille, assez exacte d’abord, mais poussée au bleu sur la fin, et, ce qui est pis, à mon sens, en vertu d’une théorie cherchée et affichée, qui est qu’un élément romanesque doit s’introduire dans tout roman[3]. Ceci a

  1. Surtout pour la très belle scène romantique de la confession. L’auteur a depuis publié un autre roman à succès, Mademoiselle Jaufre.
  2. Notez combien de nos romanciers ont essayé cette psychologie de la jeune fille du monde : Edmond de Goncourt avec Chérie, Gyp avec Loulou et Paulette, Halévy avec Princesse, etc. Je signale encore sur le même sujet Filles du monde, une forte étude de M. Oudinot, qu’il faudrait ranger parmi les jeunes impressionnistes d’avenir.
  3. Cf. la préface de Chonchette.