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tout. C’est qu’en effet ce livret maladif d’art et de passion met dans le jour le plus vif les habitudes morales d’une jeunesse d’extrême civilisation, clairsemée dans la foule assurément, mais qui, si on en réunissait les membres épars, apparaîtrait plus compacte qu’on ne croit. Est-ce donc un mal nouveau qui nous travaille ? Dans un récent article[1] M. Paul Bourget rapprochait de la détresse morale que décrit M. Barrès le cas de ce jeune Plessing que Gœthe essaya vainement de rappeler à la vie. Les discours de Gœthe restèrent sans effet sur le malade, qui ne voyait dans la guérison qu’une diminution de sa personne. Ah ! non, elle n’est pas nouvelle, la maladie ! C’était contre elle que Sénè-

  1. Cf. Journal des Débats du 3 avril 1888.